L'Italie et la France doivent être unies par les principes de solidarité et de responsabilité face à l'aggravation de la crise des migrants, et doivent également mettre en application les règles connexes, ont convenu dimanche le Premier ministre italien Matteo Renzi et le président français François Hollande en visite en Italie pour l'exposition universelle à Milan.
Les flux croissants de migrants fuyant les pays pauvres d'Afrique du Nord vers le sud de l'Italie via la Méditerranée ont atteints des proportions préoccupantes ces derniers mois. Plus de 60 000 migrants ont gagné l'Italie depuis le début de l'année 2015.
Cette situation a entraîné des tensions entre l'Italie et la France ces derniers jours, après que la France a refusé l'entrée de migrants sur son sol à la frontière nord-italienne proche de la ville de Vintimille. Près de 100 migrants ont campé sur les rochers en bord de mer en signe de protestation contre ce refus.
Selon le Réglement Dublin III de l'UE, le pays où un demandeur d'asile est arrivé est responsable du traitement de la réclamation.
"Nous souhaitons qu'il y ait la possibilité de les identifier et de les orienter dans des centres de réfugiés en Italie (...) Ceux qui viennent ici pour des raisons économiques ne peuvent pas rester pour toujours et doivent être rapatriés avec l'aide des autres pays de l'UE", a affirmé M. Hollande, ajoutant que son pays est prêt à accorder son soutien.
Il a fait savoir que, bien qu'il y ait de temps en temps des tensions, la France et l'Italie partagent leurs points de vues sur la question des migrants.
Parralèlement, M. Hollande a souligné qu'il est injuste que l'Italie, la Grèce et Malte doivent supporter le poids total de la crise des migrants à cause de leur position géographique.
Au sommet de l'UE qui se concentrera jeudi sur la question de la crise des migrants, chaque pays membre devra prendre un engagement en fonction de ses conditions géographiques, économiques et politiques, a déclaré M. Hollande.
Il a également fait savoir que l'Europe doit se concentrer sur les causes profondes de la crise des migrants, tout d'abord en Syrie et en Irak, où deux millions de réfugiés "finiront bien sûr par frapper à la porte de l'Europe."
"Nous devons trouver des solutions politiques en Syrie et en Irak, et aussi intervenir en Erythrée et en Afrique de l'Ouest (...) ces départs sont encouragés par les troubles en Libye, où nous travaillons pour établir un gouvernement et coopérons pour bloquer les trafiquants", a rappelé le président français.
M. Renzi a souligné que le Réglement Dublin doit être respecté, mais a souligné que cela devient nettement pénalisant pour l'Italie.
La solidarité et la responsabilité entre les pays européens doivent être au centre du débat sur la question des migrants, un défi mondial "qui n'a pas commencé hier et qui ne se terminera pas demain", a déploré M. Renzi.
Il a affirmé que l'Italie fait partie de l'Union européenne depuis sa fondation, et a créé ensemble avec la France et d'autres pays une "communauté de destin".
"Nous sommes prêts à respecter l'Accord de Dublin. Nous avons agis seuls pendant un certain temps, nous espérons maintenant que nous pouvons agir ensemble avec cette communauté", a déclaré M. Renzi.