Les dirigeants du monde ont été invités, mardi à Dakar, à dialoguer pour combattre l'extrémiste religieux, lors d'une conférence internationale sur le thème "Contribution de l'Islam à l'avènement d'une paix mondiale durable".
Pour le professeur Ousmane Kane, titulaire de la chaire Islam et Sociétés musulmanes contemporaines à l'université de Harvard, "il faut corriger la perception négative de l'islam dans le monde parce qu'il n'y a pas encore de consensus sur la compatibilité entre l'islam et la paix, d'une part, entre l'islam et la tolérance".
"La couverture médiatique sensationnelle des actes des mouvements radicaux contribuent aussi à renforcer cette image terroriste donnée à l'islam", a-t-il soutenu.
"L'islam est au cœur des questions débattues dans le monde surtout en Occident où il y a une démographie musulmane très importante", a-t-il fait remarquer avant de souligner qu'"avec l'intensification de l'immigration, les musulmans sont estimés à plus de 40 millions dans cette partie du monde".
Toutefois, a-t-il précisé, "l'engagement musulman est différent de la militarisation et de la mondialisation des mouvements radicaux qui ont étendu leurs champs d'activités partout dans le monde".
De son côté, la représentante des délégations étrangères, Daniela Taylor de la fondation Carter, a soutenu que "les campagnes militaires ne sont pas parvenues à venir au bout de l'extrémisme".
"Il est temps que tous les leaders du monde, religieux comme politiques, réfléchissent sur la voie et les moyens qui permettent de sortir de la violence afin de mettre en place une paix durable dans le monde", a-t-elle estimé et d'ajouter que "l'extrémisme religieux et l'idéologie de la violence constituent un frein au développement".
Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahima Nias, le khalife de la confrérie des Niassène (confrérie bien implantée au Nigeria, au Ghana et au Sénégal) a quant à lui, dénoncé "les tentatives qui visent à ternir l'image de l'islam dont la mission est d'œuvrer pour la paix dans le monde".
"Le monde doit s'arrêter pour réfléchir sur la paix parce qu'il faut combattre la violence et le terrorisme de quelque nature que ce soit", a-t-il déclaré.
"Les fracas d'une violence meurtrière continuent de semer la panique et d'effrayer le monde entier", a-t-il souligné avant d'estimer qu'"il n'y a pas de dialogue possible avec les terroristes qui sont partout, qui n'épargnent personne et qui n'ont aucune religion parce que l'islam est une religion de paix".
"Nous voulons un islam de paix et de tolérance sans aucune forme de violence. Le respect de la diversité est indispensable pour l'avènement d'une paix durable dans le monde", a-t-il conclu.