Après l'accord historique sur le programme nucléaire iranien, Téhéran a reçu plusieurs officiels occidentaux, le dernier en date étant le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
M. Fabius est arrivé en Iran mercredi à l'invitation de son homologue iranien Mohammad-Javad Zarif, et sa visite représente l première de ce genre par un ministre français des Affaires étrangères depuis plus de dix ans.
L'accord atteint à Vienne bénéficie tant à l'Iran qu'au groupe P5+1 (Royaume-Uni, Chine, France, Etats-Unis, Russie plus Allemagne) et représente une étape majeure dans la transformation des menaces en opportunités, a déclaré le président iranien Hassan Rouhani lors de sa rencontre avec M. Fabius.
L'Iran et la France devraient tirer profit du contexte post-accord pour améliorer leurs relations de longue date, a-t-il indiqué.
M. Fabius a lui aussi profité de l'humeur optimiste, déclarant : "Aujourd'hui marque le lancement d'un nouveau chapitre dans les relations entre Paris et Téhéran, et les opportunités à venir pour nos relations sont positives suite à l'accord nucléaire".
La France fera de son mieux pour mettre en oeuvre l'accord nucléaire afin que les Iraniens puissent bénéficier de la levée des sanctions, a-t-il ajouté.
L'Iran et la France ont convenu mercredi de discuter de leur coopération bilatérale, les priorités de leur coopération potentielle portant sur la lutte contre le terrorisme, les campagnes anti-drogues, ainsi que la coopération environnementale, a déclaré M. Zarif suite à sa rencontre avec l'officiel français.
Les deux pays ayant déjà collaboré dans le domaine nucléaire pourraient de nouveau collaborer sur leurs programmes nucléaires, a ajouté M. Zarif.
Ils pourraient également collaborer davantage dans les secteurs économiques tels que l'énergie, les transports et l'industrie automobile, a-t-il précisé.
Selon certaines informations, la France va envoyer une délégation de 80 compagnies françaises à Téhéran à la fin du mois de septembre.
A la veille de l'arrivée de M. Fabius, le président Rohani a reçu la visite d'un autre invité du continent européen, la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Federica Mogherini.
Lors de sa rencontre avec M. Rohani, Mme Mogherini a exprimé l'espoir que la mise en oeuvre de l'accord nucléaire puisse ouvrir un nouveau chapitre dans les relations économiques, commerciales et politiques entre l'Iran et l'UE, et puisse aider à approfondir les relations de l'Iran avec les pays européens.
L'Iran et l'UE vont entamer des discussions sur une coopération dans plusieurs secteurs, dont la mise en oeuvre de l'accord nucléaire, mais aussi dans les secteurs de l'énergie, des transports, du commerce, des problèmes environnementaux, des droits de l'Homme et des campagnes anti-drogues, a indiqué M. Zarif.
Contrairement à M. Fabius et Mme Mogherini, dont les visites avaient une dimension politique et économique, le ministre allemand des Affaires économiques et de l'Energie Sigmar Gabriel, également vice-chancelier d'Allemagne, s'est rendu en Iran moins d'une semaine après la signature de l'accord dans un but purement économique.
Il est arrivé avec une délégation de 60 entreprises composée de nombreux représentants étant de hauts-responsables de Siemens, Daimler et d'autres célèbres entreprises allemandes.
Les Délégations du commerce et de l'industrie allemands ont estimé que le volume des exportations allemandes en Iran va quadrupler les quatre prochaines années pour arriver à un montant de 10 milliards d'euros (environ 10,9 milliards de dollars).
D'autres pays européens tels que l'Espagne, le Royaume-uni et la Suède ont également prévu de se rendre en Iran, comme les publicités pour des voitures européennes et des marchandises de luxe dans les rues de Téhéran l'ont révélé.