La rencontre Obama-Poutine adresse un signal positif, selon des experts russes

La rencontre lundi entre les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine, centrée principalement sur la crise syrienne, adresse un signal positif quant à l'amélioration de leurs relations bilatérales et leur engagement à coopérer davantage pour résoudre les grandes questions internationales, selon des experts russes.

En dépit de leurs différends sur la situation en Ukraine ou même le conflit en Syrie, les deux parties ont montré qu'elles pouvaient coordonner leurs efforts.

"L'entame d'un dialogue entre les deux dirigeants, même si leur conversation a été de nature technique, peut servir de base à un futur déblocage de leur relation, bien que les conditions ne soient pas encore mûres pour l'heure", estime Andreï Kolesnikov, expert au Centre Carnegie à Moscou, dans un entretien à Xinhua.

Pour Andreï Kortounov, directeur général du Conseil russe des affaires internationales, la rencontre Obama-Poutine prouve que des progrès ont été réalisés via d'autres canaux. "Des instructions seront données aux départements et aux responsables concernés des deux côtés pour reprendre les discussions sur les questions les plus pressantes telles que la crise syrienne", dit-il.

La situation au Moyen-Orient semble remplacer celle en Ukraine comme le nouveau sujet de désaccord entre Moscou et Washington, pense M. Kolesnikov en ajoutant que vu les nouvelles circonstances, "un certain degré de coopération, même uniquement technique, est nécessaire".

Les deux experts pensent que cette coopération/coordination sur les questions syrienne et ukrainienne pourrait déboucher sur une plus grande convergence politique.

"L'émergence de cette convergence de positions sur certains sujets est une chose positive", estime Andreï Kortounov, tout en rappelant qu'il "ne faut s'attendre à aucun changement fondamental ou réinitialisation des relations russo-américaines".

Vu l'arrivée prochaine de l'élection présidentielle et la nature du système politique américain, Barack Obama ne pourra prendre aucune décision fondamentale, assure-t-il.

Konstantin Sivkov, vice-président de l'Académie russe des questions géopolitiques, pense pour sa part que la rencontre Obama-Poutine a montré une intention chez les Etats-Unis "d'essayer d'associer la Russie au projet américain de stabiliser la situation au Moyen-Orient".

"Washington s'est rendu compte que sans implication russe, il était impossible de normaliser la situation dans ces régions, celles-là même où les Etats-Unis ont provoqué guerres et soulèvements civils", pense-t-il.

Tous ces experts jugent que le fait de rencontrer M. Poutine illustre la volonté de M. Obama de se montrer comme un dirigeant international responsable désireux d'essayer d'apaiser les tensions au Moyen-Orient. Quant à M. Poutine, il "marquera des points auprès du grand public et de son électorat en se montrant comme un homme qui dicte sa loi et essaie de bâtir un nouvel ordre mondial", estime Andreï Kolesnikov.

Quoi qu'il en soit, disent ces experts, ce dialogue entre les deux grandes puissances est crucial pour résoudre les questions internationales qui menacent la paix.