Dernière mise à jour à 11h09 le 02/10
La lutte contre la criminalité a de tout temps été une préoccupation majeure des gouvernements du monde entier ; tout a été fait ou presque pour y répondre plus rapidement, plus énergiquement, avec des fortunes diverses. Mais qu'en serait-il s'il existait un moyen infaillible pour prédire les crimes ? De la science-fiction ? Ce n'est pas si sûr… Hitachi, le géant japonais de la technologie qui fabrique à peu près tout, des ascenseurs aux systèmes de sécurité, semble en tout cas y croire. Il a annoncé le 29 septembre avoir développé une nouvelle technologie qui peut identifier où et quand un crime va se produire.
Le système, appelé Hitachi Visualization Predictive Crime Analytics, absorbe des quantités massives de données -allant des plans de transport en commun, des conversations sur les médias sociaux, aux rapports météorologiques, et plus encore- et utilise la puissance des machines pour trouver des modèles que les humains ne sont pas en mesure de recueillir. « Un être humain ne peut tout simplement pas s'en sortir quand on en arrive à des dizaines ou des centaines de variables qui pourraient avoir une incidence sur la criminalité », dit Darrin Lipscomb, cadre dans la division Sécurité publique et visualisation d'Hitachi. Selon Mark Jules, un autre cadre, les policiers construisent généralement des modèles de prédiction des crimes en fonction de leur expérience personnelle ou collective, mais le système Hitachi n'a pas besoin de qui que ce soit pour s'en sortir avec des corrélations et des poids variables. On lui donne un tas de données, et il fait tout par lui-même.
Le système peut spécifier les scènes de crime potentielles avec une précision allant jusqu'à 200 mètres carrés, et il attribue les niveaux de menace par rapport à chaque situation. Le système d'Hitachi, que la société japonaise prévoit de lancer à l'essai dans des services de police d'un certain nombre de villes non précisées en octobre, soulève néanmoins deux préoccupations majeures : 1) Quelle précision le système aura, et 2) Que faire si le système profile et vise par erreur des personnes innocentes qu'il considère comme des criminels ? A la première question, Hitachi promet de rendre publics tous les résultats de ses essais, afin que les gens puissent décider pour eux-mêmes. Quant à la seconde, les responsables de la société japonaise disent que le système peut effectivement réduire le nombre de profilages erronés de la police, car il donne aux agents suffisamment d'informations approfondies pour qu'ils n'aient pas besoin d'agir sur de simples soupçons.