Dernière mise à jour à 09h06 le 19/10
La Banque Mondiale a accédé à une demande d'enquête sur une activité illégale présumée portant sur l'octroi de contrats par Eskom, compagnie publique sud-africaine d'électricité, au Japonais Hitachi Ltd, a-t-on appris mercredi.
Le vice-président de la Banque Mondiale, Leonard McCarthy, a confirmé que la banque enquête sur le dossier et évalue "si les fonds de la Banque Mondiale ont été mis en danger à cause des actions des parties identifiées dans l'action civile de la Commission des changes et des obligations américaine (SEC)", a déclaré l'Alliance Démocratique (DA), opposition sud-africaine.
Mercredi dernier, la DA a appelé la Banque Mondiale à enquêter sur le scandale de corruption entourant Hitachi et Chancellor House, société de façade de l'African National Congress (ANC).
D'après un accord signé avec Eskom, Hitachi devait fournir des chauffe-eaux aux centrales électriques de Medupi et Kusile en Afrique du Sud.
Hitachi a accepté de verser 19 millions de dollars à la SEC pour ne pas entendre parler des versements effectués en faveur de Chancellor House, selon la DA.
Les contrats ont été payés avec un prêt accordé par la Banque Mondiale à Eskom, et les fonds de la Banque Mondiale ont fini dans les coffres de l'ANC, a affirmé la DA.
Pour la DA, la Banque Mondiale est soupçonnée d'avoir en réalité financé l'ANC au travers de leurs actions dans Hitachi via Chanceloor House.
L'offre de Hitachi a beaucoup coûté à l'Afrique du Sud. Le fait que Hitachi n'ait pas respecté ses obligations contractuelles a été une des raisons sous-jacentes du long retard pour la mise en place de Medupi online, entraînant la perte de nombreux emplois et coûtant à l'économie locale les milliards de revenus liés aux délestages prolongés, selon la DA.
Toujours d'après la DA, l'ANC a excessivement bénéficié de 100 millions de rands (environ 7 millions de dollars) au cours de ses huit années d'association avec Hitachi.