Dernière mise à jour à 08h25 le 14/10
Le rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur l'État de l'alimentation et de l'agriculture en 2015, publié lundi à Rome, révèle que la protection sociale est un outil essentiel dans les efforts pour éradiquer la famine, pourtant la grande majorité des populations rurales pauvres du monde entier en sont encore dépourvues.
D'après ce rapport, dans les pays pauvres, les plans de protection sociale tels que transferts sociaux, alimentation à l'école et travaux publics, constituent un moyen économique d'offrir aux populations vulnérables des opportunités de sortir de la pauvreté extrême et de la famine, et d'améliorer la santé, l'éducation et les chances dans la vie de leurs enfants.
Ces programmes bénéficient actuellement à 2,1 milliards de personnes à divers niveaux dans les pays en développement, et maintiennent notamment 150 millions de personnes à l'abri de la pauvreté extrême.
Étendre ces programmes aux régions rurales et les associer à des politiques de croissance agricoles incluantes permettrait de réduire rapidement le nimbre de personnes dans la pauvreté, selon ce rapport.
La plupart des pays, même les plus pauvres, pourraient se permettre une certaine forme de programme de protection sociale.
Selon les estimations de la FAO, environ 67 milliards de dollars par an de compléments de revenu, principalement par le biais de programmes de protection sociale, permettraient avec d'autres investissements ciblés en faveur des populations pauvres, d'éradiquer la famine à l'échelle mondiale d'ici à 2030. Un tel montant représente moins de 0,10% du PIB mondial.
Ce rapport souligne que l'idée selon laquelle la protection sociale réduit les efforts au travail des bénéficiaires est un mythe. En général, les bénéficiaires réagissent de manière positive à la protection sociale.
Toutefois, ce rapport souligne que la protection sociale ne peut pas à elle-seule éliminer durablement la famine et la pauvreté des régions rurales. Il insiste par conséquent sur l'importance de combiner et de coordonner les investissements publics dans la protection sociale avec des investissements publics et privés dans les secteurs productifs de l'agriculture et du développement rural.
De telles mesures permettraient une croissance économique incluante et une voie durable pour sortir du cycle de la pauvreté rurale.
Ce rapport a été publié à l'approche de la Journée mondiale de l'alimentation (le 16 octobre), qui sera consacrée en priorité au rôle de la protection sociale pour briser le cycle de la pauvreté rurale.
"Il est urgent d'agir pour soutenir les populations les plus vulnérables afin de débarrasser le monde de la famine", a déclaré Jose Graziano da Silva, directeur général de la FAO.
"Les programmes de protection sociale permettent aux ménage d'accéder à davantage de nourriture, souvent en augmentant leur propre production, et à une alimentation plus variée et plus saine. Ces programmes peuvent avoir un impact positif sur la nutrition maternelle et infantile, réduire le travail des enfants et augmenter la scolarisation, et tout cela renforce la productivité", a-t-il dit.