Dernière mise à jour à 16h37 le 24/11
Elu président de l'Argentine dimanche, Mauricio Macri s'est engagé lundi à renforcer le gouvernement économique et à revoir la politique étrangère de son pays.
Lors de sa première conférence de presse en tant que président élu, le candidat du parti conservateur Cambiemos, qui prendra ses fonctions le 10 décembre, a indiqué qu'il envisageait de former un "cabinet économique de six ministres dirigés par le ministre des Finances".
M. Macri n'a pas précisé qui seraient nommés à la tête de ces six portefeuilles (travail, énergie, production, transports, agriculture, élevage et pêche).
L'ancien maire de la capitale Buenos Aires était accompagné de son futur directeur de cabinet, Marcos Pena, ainsi que de la gouverneure élue de la province de Buenos Aires, Maria Eugenia Vidal, et du futur maire de la capitale, Horacio Rodriguez Larreta.
Près de la moitié des électeurs argentins ont voté pour le candidat du parti au pouvoir Daniel Scioli dans des élections très serrées que M. Macri a remporté avec une avance de 2,8% des voix seulement.
M. Macri, qui met ainsi fin à 12 ans de pouvoir pour le parti de gauche Front pour la victoire, a appelé ses compatriotes à "sentir qu'ils font partie du changement".
"De tout évidence, il s'agit d'un changement d'époque", a indiqué M. Macri en réaction à sa victoire. "Nous avons bien plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent", a-t-il ajouté.
Le nouveau président a également présenté une partie de sa future politique étrangère.
Selon lui, le Marché commun du Sud (Mercosur), qui rassemble le Brésil, le Venezuela, le Paraguay et l'Uruguay, devrait "converger" avec l'Alliance du Pacifique, qui se compose du Chili, du Mexique, de la Colombie et du Pérou.
M. Macri a également longuement évoqué la question du Venezuela, "qui compromet les relations avec le Brésil".
Le Parti des travailleurs du Brésil (gauche) est plus proche du gouvernement argentin sortant que du parti de droite qui vient d'être nommé à la tête de l'Etat.
M. Macri, dont l'élection "rebat les cartes politiques en Amérique latine" selon un célèbre commentateur politique et contributeur conservateur du quotidien américain Miami Herald, a indiqué qu'il souhaitait "invoquer la clause démocratique [de la charte du MERCOSUR] contre le Venezuela afin de protester contre les abus et la persécution d'opposants".
La clause peut être appliquée pour sanctionner des membres du bloc en les suspendant en cas de violation des principes démocratiques.
L'agence de presse cubaine Prensa Latina a estimé que l'initiative visant à exclure ou à suspendre le Venezuela était le signe d'une "politique de confrontation régionale".