Dernière mise à jour à 08h42 le 02/12
Après que David Cameron ait annoncé lundi qu'il va demander un vote des Communes sur une action militaire, la Grande-Bretagne semble se diriger à son tour vers une intervention en Syrie. Dans un signal clair qu'il pense à présent avoir assez de législateurs du Labour avec lui pour obtenir une majorité nette, le Premier ministre britannique a profité d'une allocution télévisée pour révéler qu'il allait demander mardi au Cabinet un débat et un vote sur des frappes aériennes contre des terroristes de l'Etat islamique.
Le Premier ministre a déclaré que le vote aura lieu mercredi et a précisé qu'il s'est préparé pour un débat pendant toute la nuit aux Communes, pour entendre tous les arguments dans un « débat long et complet ». L'annonce de David Cameron suit la décision cruciale de Jeremy Corbyn autorisant ses députés à voter librement sur la question -et 99 d'entre eux ont dit à leurs collègues des Whips qu'ils soutiendraient plus que probablement la campagne militaire.
David Cameron avait auparavant dit qu'il ne demanderait pas de vote, à moins qu'il ne soit sûr d'avoir un soutien suffisant trans-partis pour gagner. Il a averti qu'un vote défavorable, comme ce fut le cas en 2013, serait un cadeau de propagande pour l'Etat islamique. Le gouvernement ne dispose que d'une majorité de 16 voix, et avec pas moins de 15 rebelles dans ses rangs, il a grandement besoin d'un appui du Labour pour obtenir un vote favorable. Les députés travaillistes pro et anti-frappes aériennes avaient demandé au Premier ministre de retarder le vote afin qu'ils puissent obtenir une meilleure réponse sur les questions militaires, diplomatiques et juridiques qui les concernent, mais le vote aura malgré tout lieu mercredi.
Dans son allocution télévisée, David Cameron a déclaré : « Comme je l'ai dit la semaine dernière, la décision de lancer une action militaire est l'une des plus graves qu'un Premier ministre peut prendre. Demain, je vais recommander au Conseil des ministres qu'il y ait un débat et un vote à la Chambre des communes mercredi sur une motion concernant la participation aux frappes aériennes de la coalition contre l'Etat islamique en Syrie. L'Etat islamique constitue une menace très directe pour le Royaume-Uni - et comme nous l'avons déjà vu en Irak, des frappes aériennes britanniques peuvent jouer un rôle clé pour le diminuer, mais elles ne sont qu'une partie d'une stratégie globale pour la Syrie. Cette stratégie doit inclure un travail d'ensemble de la communauté internationale pour trouver une solution politique à la crise en Syrie; la poursuite de nos vastes efforts humanitaires ; et un engagement clair de reconstruction post-conflit de la Syrie ».