Dernière mise à jour à 08h24 le 08/12
Au lendemain du premier tour des élections régionales en France, la presse française revient largement sur la percée électorale du parti d'extrême-droite Front national (FN), arrivée en tête avec 27,96% des voix, devant le bloc de centre-droit (26,89%) et celui de gauche (23,33%).
"Une nouvelle fois, la formation de Marine Le Pen peut revendiquer le titre de 'premier parti de France'", écrit lundi le journal Le Figaro, soulignant que "les candidats du FN sont arrivés en tête dans six régions sur treize et ont réalisé des scores impressionnants dans plusieurs d'entre elles".
Le Front national est effectivement arrivé en tête en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (40,64% des suffrages exprimés), Provence-Alpes-Côte d' Azur (40,55%), Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes (36,06%), Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon (31,83%), Bourgogne-Franche-Comté (31,48%) et Centre-Val de Loire (30,49%), selon les chiffres du ministère de l' Intérieur.
Ainsi, écrit le journal La Croix, les listes FN "ont battu leurs précédents records des élections européennes et départementales" et "en dépassant les 6 millions de voix, elles s'approchent du record de Marine Le Pen à la présidentielle de 2012, où elle avait récolté 6,4 millions de suffrages".
Le quotidien Les Echos parle quant à lui d'un "score historique pour l'extrême droite", tandis que le journal Libération évoque "un résultat inédit qui ouvre le casse-tête de l'entre-deux-tours".
A l'annonce des résultats, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a salué le "résultat magnifique" des listes de son parti, estimant que le Front national est dorénavant le "seul front vraiment républicain" et qu'il avait maintenant "vocation à réaliser l'unité nationale".
De son côté, le président du parti Les Républicains (droite), Nicolas Sarkozy, a déclaré que "le verdict des Français (...) est clair" et que ces résultats sont "un nouveau signe d'une profonde aspiration des Français à voir les choses changer" dans le pays.
L'ancien chef de l'Etat a également indiqué "refuser toute fusion et tout retrait" des listes de sa formation politique qui, alliées à celles du MoDem et de l'UDI (centre), ont remporté 26,89% des suffrages exprimés.
Pour sa part, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, dont les listes alliées à celles du Parti radical de gauche totalisent 23,33% des suffrages exprimés, a déclaré dimanche soir que son parti procédera à un "barrage républicain".
Il a en effet indiqué que le Parti socialiste retirera ses candidats dans les régions où le Front national peut l'emporter au second tour et où les listes socialistes sont arrivées derrière celles de la droite et du centre.
Selon une enquête de l'institut Odoxa parue lundi 7 décembre, les listes de droite et du centre gagneraient face aux listes du Front national en cas de duel, avec 59% des intentions de vote contre 41% pour le parti frontiste.
Et, en cas de triangulaires, les listes de droite et du centre (35%) et celles de la gauche (34%) seraient au coude à coude, devançant légèrement celles du Front national (31%).
Le journal Le Figaro soulignait enfin dimanche qu'une victoire du Front national dans ne serait-ce
qu'une région serait "une première puisqu'il n'a jamais exercé la moindre responsabilité dans un exécutif régional".
Le second tour des élections régionales se tiendra dimanche 13 décembre.