Dernière mise à jour à 08h26 le 29/01
Le président français François Hollande (D) lors d'une conférence de presse commune avec son homologue iranien Hassan Rohani, à l'Elysée à Paris, le 28 janvier 2016. (Xinhua/Théo Duval) |
Les autorités françaises et iraniennes ont signé ce jeudi, deuxième journée de visite en France, du président iranien, Hassan Rohani, une trentaine d'accords dans différents domaines, notamment dans le domaine économique.
"Il y a eu une trentaine d'accords signés dans des domaines très différents. D'abord les finances, conditions préalables pour qu'il puisse y avoir des échanges. Des accords qui iront ensuite de l'agriculture jusqu'à la santé en passant par l'industrie, les télécommunications, l'aéronautique, le développement durable, les transports etc", a déclaré le président français, François Hollande lors d'une conférence de presse commune avec son homologue iranien, à l'Elysée.
Selon le président Hollande, tous les domaines sont couverts et de nombreuses entreprises françaises sont concernées. Il s'agit entre autres, de Total, PSA, Airbus, Aéroports de Paris, Bouygues et Sanofi, a-t-il cité.
"Plusieurs d'entre elles (entreprises) étaient déjà installées en Iran, il y a des années et, aujourd'hui elles peuvent y retourner pour être utiles à nos deux pays", a indiqué le président français.
Des accords ont également été signés dans le domaine de l'éducation, notamment en matière de coopération entre les universités des deux pays, a ajouté le président iranien.
Le président Rohani se dit confiant grâce aux bonnes relations que son pays a eu par le passé avec des entreprises françaises qui viennent d'officialiser leur retour en Iran afin de "reprendre les travaux à zéro pour résorber ce retard de ces dernières années".
"Ces accords sont la preuve que le gouvernement français mais aussi le secteur privé, ont une volonté de travailler en commun dans l'intérêt de nos deux pays", a dit le président iranien.
L'objectif à travers ces relations est l'investissement en Iran, la "création de l'emploi pour nos jeunes" et l'obtention de marchés communs pour "nos deux pays", a expliqué le président Rohani.
Au plan diplomatique, les deux chefs d'Etat ont abordé des questions politiques principalement liées à la crise au Moyen-Orient et au terrorisme.
Pour le président français, la lutte contre le terrorisme qui frappe tous les individus sans distinction de confession religieuse, passe par la résolution des questions politiques du Moyen-Orient.
"Nous avons parlé de la Syrie et, il est urgent de mettre en œuvre des mesures humanitaires mais aussi de régler une transition politique. Elle est possible et, est pour l'instant renvoyer à une négociation qui tarde à s'ouvrir. Nous devons donc favoriser cette discussion", a expliqué le président Hollande.
M. Hollande a aussi évoqué d'autres foyers de tension, la situation en Irak, au Liban et au Yémen.
"Nous devons favoriser en Irak une réconciliation nationale qui englobe tous les groupes et l'Iran a sa part aussi dans cette responsabilité. Il y a également le Yémen où une solution politique doit être trouvée. Mais aussi le Liban où la France et l'Iran doivent tout faire pour préserver l'unité et l'intégrité du Liban et veiller à ne pas laisser cette vacance institutionnelle perdurer", a-t-il souligné.
"Sur tous ces sujets, nous allons veiller à rapprocher autant que possible nos points de vue", a ajouté le président français tout en invitant Téhéran à "appliquer rigoureusement l'accord sur le nucléaire".
Le président iranien à pour sa part rappeler le rôle qu'a joué la France pendant les négociations sur le nucléaire.
"La France y a joué un rôle très dominant et très actif. Des négociations très importantes qui montrent au monde que la diplomatie est très puissante et que la logique de la discussion peut sortir victorieuse face à des problématiques très complexes", a dit le président Rohani.
Selon lui l'Iran va respecter ses engagements à condition dit-il "que la partie adverse tienne aussi l'ensemble de ses engagements".
Plutôt dans la matinée, le président iranien a été accueilli par le Premier ministre français Manuel Valls, au Medef, accompagné d'une centaine de chefs d'entreprise.
M. Valls a indiqué au président iranien que l'Iran peut compter sur la France et les entreprises françaises.
"La France souhaite dorénavant renouer les liens et construire à nouveau avec vous, votre pays, avec de gros entrepreneurs, des partenariats ambitieux. La France est prête à mobiliser ses entreprises, ses ingénieurs et techniciens dont chacun connaît la qualité, ses ressources nombreuses pour contribuer à la modernisation de votre pays", a déclaré le Premier ministre français.
Selon M. Valls, la France désire bâtir avec l'Iran des "coopérations de long terme".
Le président iranien a pour sa part, invité à "oublier les rancœurs et à tourner la page sur une relation nouvelle entre nos deux pays".
D'après le président Rohani, la volonté politique qui existe dans les deux pays est la première base de cette nouvelle relation.
En raison des sanctions internationales à l'encontre de l'Iran, les importations françaises en provenance d'Iran étaient passées de 2,5 milliards d'euros en 2006 à seulement 61 millions d'euros en 2014, indique un document de la présidence de la République française.
Une chute des importations françaises est due en majorité à l'embargo pétrolier mis en place par l'Union européenne en janvier 2012. Quant aux exportations françaises vers l'Iran, elles représentaient 453 millions d'euros en 2014 selon la même source.