L'armée française lance des frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique en Irak

Du 21 au 23 mai, les Mirage 2000D de l'armée française déployés sur la base aérienne projetée en Jordanie ont frappé à plusieurs reprises les cibles du groupe "Etat islamique" en Irak, "de jour comme de nuit", a annoncé mardi sur son site internet le ministère français de la Défense.

Une douzaine d'objectifs ont ainsi été détruits par deux frappes planifiées et des missions d'appui au sol conduites durant le week-end. Ces opérations s'inscrivent dans la "stratégie d'érosion et de désarticulation" du système "Etat islamique", selon le ministère français de la Défense.

Le 21 mai, une patrouille de deux Mirage 2000D a réalisé une frappe planifiée (Air Interdiction) à une trentaine de kilomètres au sud de Sinjar, dans le nord de l'Irak. Un site de production de véhicules chargés d'explosifs a été détruit (vehicle-borne improvised explosive device). Ces véhicules-suicide sont fréquemment utilisés par l'Etat islamique pour tenter de percer les lignes de défense des forces de sécurité irakiennes, selon la même source.

Durant la même journée, les missions d'appui aérien (CAS - Close Air Support) se sont succédées dans la région de Mossoul, au nord de l'Irak, mais aussi de Falloujah, dans la vallée de l'Anbar. Toute la journée, les Mirage 2000D se sont relayés dans le ciel irakien, "prêts à frapper au profit des troupes amies qui en feraient la demande". Les aéronefs de l'opération Chammal ont ainsi frappé à quatre reprises sur les lignes ennemies, détruisant des positions de combat, de l'armement lourd ou des véhicules de l'Etat islamique.

Enfin, dans la nuit du 22 au 23 mai, quatre Mirage 2000D équipés de missiles SCALP (système de croisière autonome à longue portée) ont frappé et détruit un site de production d'armement et d'explosif dans la région de Falloujah. Cette mission planifiée a été menée conjointement avec quatre autres appareils de la coalition internationale (OIR).

Ces attaques entrent dans le cadre de l'opération Chammal.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal mobilise actuellement plus de 1.000 militaires français. Elle vise, "à la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à assurer un soutien aérien en Irak et en Syrie dans la lutte contre l'Etat islamique".

Le dispositif complet est actuellement structuré autour de quatorze avions de chasse de l'armée de l'Air (six Rafale, huit Mirage 2000D), d'un avion de patrouille maritime Atlantique2 de la Marine nationale ainsi que de capacités de renseignement, de commandement, de contrôle (C2) et de ravitaillement. Il comprend également une centaine de militaires projetés à Bagdad et Erbil pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.

Au moins 130 personnes ont été tuées et 350 autres blessées lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, en France. Ces attentats ont été revendiqués par l'Etat islamique. Depuis, l'armée française a intensifié ses frappes contre les objectifs de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.