Les frappes américaines tuent 64 à 116 civils à l'extérieur des zones de guerre ouverte en 2009-2015

Les Etats-Unis ont avoué vendredi que les frappes qu'ils ont menées à l'extérieur des zones de guerre ouverte ont tué entre 64 et 116 civils entre 2009 et 2015.

473 frappes américaines ont été menées au Pakistan, en Libye, au Yémen, en Somalie et en Afrique du Nord, a affirmé la Maison blanche dans sa première évaluation publique des victimes civiles des frappes antiterroristes américaines.

Selon un résumé publié vendredi, les victimes civiles d'Afghanistan, d'Irak et de Syrie n'ont pas été incluses.

De rares détails ont été fournis sur les frappes et les personnes qui ont été tuées, ce qui a été critiqué par des groupes de défense des droits de l'homme, qui demandent davantage de transparence concernant les frappes antiterroristes américaines, notamment sur le programme de drones des Etats-Unis.

Jeudi, à la veille de la publication de cette évaluation publique des victimes civiles, le groupe de défense des droits de l'homme Amnesty International a salué la rare initiative, tout en soulignant qu'il sera impossible d'évaluer l'exactitude des données fédérales sans davantage de détails.

"Nos enquêtes indépendantes font état d'une version des faits tout à fait différente", a indiqué Amnesty International dans un communiqué, en donnant l'exemple d'une civile, une certaine Mamana Bibi, dont la mort a été provoquée par la frappe d'un drone américain devant ses petits-enfants alors qu'elle ramassait des légumes dans un champ, et "n'a jamais été reconnue ou expliquée par le gouvernement américain".

La guerre des drones, lancée au lendemain des attentats terroristes du 11/9 par l'ancien président américain George W. Bush, continue a être l'un des atouts de l'administration Obama.

Selon le Bureau of Investigative Journalism (BIJ), basé en Grande-Bretagne, les Etats-Unis ont conduit ses premières frappes avec des drones peu après le début du premier mandat du président Obama en 2009.

Jusqu'à ce vendredi, le gouvernement américain avait toujours conservé comme classifiées toutes les informations concernant ses attaques menées par des drones, y compris le nombre de civils tués.