Dernière mise à jour à 10h41 le 09/07
Dans un contexte de multiplication des attaques terroristes à travers le monde, les candidats présidentiels américains Donald Trump et Hillary Clinton s'affrontent sans relâche sur qui d'entre eux sera le plus à même de contrer la menace terroriste.
Le week-end passé, des attaques ont frappé plusieurs pays, dont l'Arabie saoudite, le Bangladesh et la Turquie, et ce dans le sillage de la fusillade survenue le 12 juin en Floride, et alors même que le groupe terroriste, l'Etat islamique (EI), continue à prendre pour cible des civils partout à travers le monde.
Même si le territoire contrôlé par l'EI ne cesse de diminuer sous les raids aériens menés par les Etats-Unis et leurs alliés, le groupe terroriste continue à exporter la guerre en Occident et dans d'autres pays musulmans.
La menace terroriste s'impose comme une des questions centrales de la course à la présidence américaine, chaque candidat critiquant violemment son opposant sur sa manière de répondre à ce péril.
Le candidat désigné des Républicains, Donald Trump, continue à présenter sa rivale démocrate comme laxiste face au terrorisme. De son côté, Mme Clinton décrit M. Trump comme n'ayant ni l'expérience ni la légitimité que l'ancienne secrétaire d'Etat américaine a pu acquérir au sein de l'administration Obama.
Sur un de ses comptes de médias sociaux, M. Trump a ainsi décrit sa rivale comme trop faible pour pouvoir contrer la menace terroriste.
"Au Bangladesh, les otages ont été exécutés par les terroristes de l'EI s'ils échouaient à citer un verset du Coran. 20 personnes ont été tuées ! Nous n'avons pas de leader capable de les arrêter !" a-t-il écrit.
M. Trump critique depuis longtemps déjà la manière dont le gouvernement américain actuel s'occupe de la menace de l'EI, ce qui lui permet également de diriger ses attaques contre Mme Clinton, qui était Secrétaire d'Etat au cours du premier mandat du président Barack Obama.
"Trump se sert de toute nouvelle attaque pour renforcer sa version des faits, forgée à partir des récents attentats de Paris, de Bruxelles et d'Orlando. Dans cette version des faits, les Etats-Unis ne sont pas protégés du terrorisme, et la politique d'Obama, et donc par extension celle de Clinton, laissent les Etats-Unis et leurs alliés vulnérables", a expliqué à Xinhua Dan Mahaffee, analyste au Centre d'étude sur la Présidence et le Congrès.
M. Trump essaiera également de lier ces attaques au fait que la Turquie et les autres alliés des Etats-Unis n'ont pas fait assez en matière de lutte contre le terrorisme, et que les Etats-Unis doivent donc soit agir seuls, soit "relever le pont-levis" pour empêcher les migrants et les réfugiés d'entrer dans le pays, selon M. Mahaffee.
Même si Mme Clinton ne s'est pas autant concentrée sur la sécurité nationale que M. Trump, ces attaques s'inscriront néanmoins parfaitement dans ses arguments de campagne, selon lesquels une période d'instabilité nécessite un président stable et expérimenté. Elle représente justement cette stabilité et cette expérience, tandis que M. Trump est un dangereux électron libre, toujours selon M. Mahaffee.
Le principal défi pour M. Trump sera cependant de convaincre les électeurs indépendants de se rallier à sa cause, dans une élection présidentielle dont le résultat pourrait bien être déterminé par ceux qui n'appartiennent à aucun parti.
"Trump sera bien sûr en mesure de vendre son programme à ses partisans, mais cela revient à prêcher à des convaincus", a déclaré M. Mahaffee.
Le comportement imprévisible de Donald Trump a installé, depuis quelques temps, le doute dans l'esprit des Américains, qui s'inquiètent de l'influence que son tempérament pourrait avoir sur l'exercice de la présidence et les questions de sécurité nationale.
Mme Clinton pourrait bien être considérée comme l'option la plus sûre en une période d'épreuve, tandis que M. Trump serait plutôt vu comme un homme fort plus à même de combattre le terrorisme au cas où de nouvelles attaques terroristes se produisaient, notamment sur le sol américain, selon M. Mahaffee.