Etats-Unis : ouverture de la Convention démocrate sur fond de discorde

Le coup d'envoi de la convention nationale du parti démocrate a été donné lundi, tandis que les dirigeants du parti et Hillary Clinton se sont pressés de maîtriser les répercussions des supposés partis pris contre Bernie Sanders, rival de Mme Clinton pour la nomination démocrate à la présidentielle américaine.

Alors que cet événement de quatre jours était supposé démontrer l'unité du parti, avec le ralliement de M. Sanders derrière la candidate démocrate à l'élection présidentielle, une nouvelle série d'emails révélée par WikiLeaks a discrédité la neutralité revendiquée par l'establishment du parti.

Cela a également menacé de faire échouer les efforts de Mme Clinton pour unifier les soutiens mécontents de Bernie Sanders.

Selon les informations contenues dans les près de 20.000 emails envoyés par des responsables du Comité national démocrate (CND), les membres du comité ont apparemment discuté de moyens d'entraver la campagne de M. Sanders et de le tourner en ridicule.

Dans un des emails, le directeur financier du CND, Brad Marshall, demande si quelqu'un peut attaquer une autre personne sur "ses croyances" devant des électeurs religieux dans le Sud (des Etats-Unis, ndlr). Dans un autre email, un responsable de la communication du CND se demande si c'était une bonne idée de raconter aux journalistes que la campagne de Bernier Sanders était un désastre.

Bien que ces emails aient tout juste fourni des preuves que certains responsables du CND en voulaient à Bernie Sanders, cette fuite a justifié les accusations de M. Sanders, qui affirme depuis longtemps que le CND avait quelque chose contre lui lors de la campagne des primaires.

Pour de nombreux partisans de M. Sanders, cette révélation n'a pas été une surprise.

"Le premier soupçon que j'ai eu (sur le fait que le CND était contre Bernie Sanders) a été lorsqu'ils ont discuté de limiter le nombre de débats", a déclaré Asa Gregory, partisan de M. Sanders venant de Caroline du nord, lors d'une manifestation à l'extérieur de la convention démocrate.

Alors que la controverse sur ces emails prend de l'ampleur, l'alliée de Mme Clinton et présidente du CND Debbie Wasserman Schultz a annoncé dimanche qu'elle démissionnerait à la fin de la convention. Lundi, la nouvelle de possibles partis pris du CND contre Bernie Sanders s'étant confirmée, les délégués ont montré leur indignation à chaque apparence de Mme Wasserman Schultz ou à chaque fois que son nom a été cité.

Selon les médias locaux, Mme Wasserman Schultz, également députée de Californie, a été conspuée lors d'un déjeuner avec des délégués de son Etat.

Lors d'un rassemblement de supporters de Bernie Sanders tenu lundi, la moindre mention du nom d'Hillary Clinton a reçu des huées.

Brian Fallon, attaché de presse d'Hillary Clinton, a indiqué aux journalistes lundi que Mme Clinton ne cautionnait pas les efforts de sabotages révélés dans les emails.

"Il est très alarmant d'apprendre que quelqu'un puisse envisager d'utiliser la religion comme un problème dans la campagne", a indiqué M. Fallon. "C'est complètement inacceptable et cela va à l'encontre de nos valeurs en tant que démocrates".

Bien que la démission de Mme Wasserman Schultz a été saluée par les soutiens de M. Sanders, la position compromettante de l'establishment du parti a jusqu'ici échoué à faire disparaître l'aversion existante contre Mme Clinton, alors que l'ancienne secrétaire d'Etat tentait d'apaiser les relations avec la base démocrate mécontente.

"Le Comité national démocratique est corrompu", a déclaré Chaihiandz Diaz, autre manifestant venant du New Jersey. "Bernie a remporté l'élection, mais ils ont volé des votes. C'est purement et simplement de la corruption, à tous les niveaux".