Dernière mise à jour à 14h13 le 22/08
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé dimanche qu'il dirigerait les services de renseignement et que les commandants de l'armée rendraient des comptes au ministère de la Défense, selon la chaîne de télévision turque ATV.
Dans une interview accordée à ATV et A Haber, M. Erdogan a précisé que ces mesures visaient à transférer la direction de l'armée turque aux civils à la suite du coup d'Etat manqué.
Les académies militaires turques seront également fermées et remplacées par des universités nationales de défense, et tous les étudiants pourront entrer dans les écoles d'officiers, a-t-il indiqué.
Il a également déclaré que l'état-major du pays et les services de renseignement seraient placés sous l'autorité du président, à condition que le parlement accepte cette révision de la Constitution.
En outre, les hôpitaux militaires relèveront du ministère de la Santé.
Le président turc a aussi annoncé une restructuration de la gendarmerie, qui comptera moins d'agents mais sera mieux armée.
Le président a critiqué l'indifférence des puissances mondiales à l'égard de l'engagement du peuple turc à protéger la démocratie. En effet, aucun pays n'a envoyé de responsable pour s'enquérir de la situation en Turquie, choisissant d'exprimer leurs inquiétudes à l'égard des mesures prises après la tentative de coup d'Etat à la place, a-t-il déploré.
M. Erdogan a en outre indiqué que la Turquie avait demandé aux Etats-Unis l'extradition de Fethullah Gülen, un prédicateur accusé d'être le cerveau du coup d'Etat avorté du 15 juillet, mais que Washington avait rejeté sa demande.
Il a ajouté que la Turquie continuerait à rechercher les partisans de M. Gülen au sein de l'armée, de la police et du système judiciaire. Jusqu'à présent, 10.137 personnes accusées d'avoir soutenu le putsch ont été arrêtées.