Dernière mise à jour à 14h12 le 22/08
La menace terroriste, qui reste à son niveau le plus élevé selon les autorités françaises, entraîne un bouleversement du programme des festivités de l'été à Paris comme dans d'autres grandes villes en France.
Si certains événements estivaux, comme Paris Plage, sont maintenus, d'autres qui accueillent beaucoup plus de monde, ont été annulés pour des problèmes de sécurité liés à la menace terroriste.
La dernière annulation en date, et qui a fait polémique est celle de la Grande braderie de Lille, qui accueille plus de deux millions de visiteurs par an.
"Je pense que nous devons suspendre la braderie 2016, car force est de constater aujourd'hui, malheureusement, que la sécurité maximale ne peut pas être garantie. C'est une décision extrêmement douloureuse pour moi à prendre", a annoncé vendredi dernier la maire de Lille, Martine Aubry.
Selon la préfecture de région, l'annulation de la Grande braderie de Lille, l'une des plus grandes d'Europe, s'explique par la menace terroriste qui est à un niveau "extrêmement" élevé sur toute la France.
"Dans ce contexte, la sécurisation de la Grande braderie qui accueille 2,5 millions de personnes est une équation extrêmement difficile (...) Résister aux terroristes est une excellente chose, mais leur offrir un terrain de chasse est une erreur insupportable", a déclaré le préfet de la région Nord-Pas-de-Calais Picardie, Michel Lalande, en réponse à ceux qui estiment qu'annuler la braderie, c'est céder aux terroristes.
Marseille a aussi décidé au lendemain de l'attentat de Nice d'annuler le meeting aérien de la patrouille de France prévu le 13 août pour les mêmes raisons.
Dans une vidéo publiée en fin juillet, l'Etat islamique menace d'attaquer la ville de Marseille. L'attentat de Nice a également obligé la mairie de La Baule (ouest) à annuler son feu d'artifice qui mobilise chaque année plus de 50.000 spectateurs.
"Un mois après la tragédie de Nice, un cran de sécurité supplémentaire doit être mis en place afin de garantir une pleine sécurité des 40 à 60.000 spectateurs du feu d'artifice baulois", a expliqué dans un communiqué le maire de La Baule, Yves Métaireau, qui "ne souhaite faire prendre aucun risque au public et à ses administrés".
A Paris, la préfecture a déjà annoncé à la mi-juillet l'annulation de plusieurs événements, dont le Festival de cinéma en plein air de La Villette qui avait pourtant débuté avant que la programmation ne soit suspendue pour manque de "garanties satisfaisantes de sécurité".
"Certains événements ne présentant pas de garanties satisfaisantes de sécurité, à l'instar de la piétonisation des Champs-Elysées prévue le 7 août, du Festival de cinéma de plein air à Paris en juillet et août dans les parcs et jardins de Paris et du tournoi de basket Quai 54 sur la pelouse de Reuilly les 23 et 24 juillet, ont été annulés", a indiqué dans un communiqué la préfecture de police de Paris.
Toutefois, des événements comme Paris Plage ont été maintenus grâce à l'implication de la mairie de Paris. Un communiqué de la préfecture de police indique à cet effet que "les échanges avec la mairie de Paris ont permis d'aboutir à un dispositif permettant la neutralisation de certaines rampes d'accès aux voies sur berge, de la rive droite et de la rive gauche, à partir d'obstacles physiques".
A propos des festivités pour la période estivale, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué à l'issue du conseil de défense et de sécurité du 3 août que l'objectif, c'est de pouvoir tenir ces manifestations en prenant toutes les précautions.
Mais, "lorsque les conditions ne sont pas réunies pour assurer la sécurité maximale, les collectivités locales vont prendre la décision de procéder à l'annulation des manifestions", a-t-il précisé.
M. Cazeneuve a également insisté sur le niveau élevé de la menace qui plane sur la France. "Depuis le début de l'année 2016, nous avons procédé à 165 interpellations, 91 mises en examen, 63 incarcérations, 25 contrôles judiciaires. Et depuis le 31 juillet, sur six dossiers représentant des menaces significatives, ce sont cinq incarcérations et quatre gardes à vue toujours en cours qui se poursuivent", a fait savoir le ministre.