Pourquoi le Sommet du G20 de Hangzhou est si important

Dans 20 jours, le 4 septembre précisément, le 11e Sommet des dirigeants du Groupe des Vingt (G20) aura lieu à Hangzhou, en Chine. Ce sera la première fois que cette importante rencontre qu'est le G20 sera organisée en Chine, et le sommet de cette année sera particulièrement important. Pourquoi ? Il suffit peut-être pour cela de faire un petit résumé de la situation actuelle du monde, en particulier dans le domaine économique, et de se livrer à une analyse du point de vue de quelques « nœuds ».

À l'heure actuelle, la situation mondiale est encore complexe et changeante, les problèmes sont sérieux et les points sensibles fréquents, et les facteurs d'incertitude et de déstabilisation se multiplient. L'économie mondiale se trouve toujours dans une période d'ajustement en profondeur prolongée, et de nombreux risques, comme une croissance faible, des taux d'intérêt bas, une demande atone et un chômage élevé, une dette élevée, de fortes bulles, sont toujours présents. La Grande-Bretagne a décidé de quitter l'Europe et les marchés financiers internationaux connaissent de fréquentes turbulences, le développement économique de certaines économies émergentes connaît des difficultés etc., ce qui fait que, jusqu'à ce jour même, il n'y a guère lieu d'être optimiste pour l'économie mondiale, et que même les objectifs de croissance durable du G20 font face à des défis. Dans cette situation, comment parvenir à un redressement rapide de l'économie mondiale ? Comment maintenir la paix et le développement dans le monde ? Dans ce contexte d'observation et d'attentes, du fait que le sommet du G20, la plate-forme de coopération économique la plus importante du monde va avoir lieu en Chine, à Hangzhou, le monde va à nouveau tourner ses yeux vers la Chine, et en même temps vers Hangzhou.

Réunion importante arrivant à un moment important, pourquoi le Sommet du G20 de Hangzhou est-il si important?

Du point de vue de l'économie mondiale, le Sommet de Hangzhou sera un nœud d'évolution de l'ancienne énergie cinétique vers une nouvelle. Depuis la crise financière de 2008, dans la plupart des pays du monde, la relance monétaire et budgétaire est devenue le moyen de réponse le plus commun à la crise. Cependant, dans certains pays, l'utilisation quasi-illimitée des mesures monétaires et budgétaires non seulement n'a pas apporté une nouvelle prospérité à l'économie mondiale, mais pire encore, elle a créé de nouveaux problèmes plus graves et eu des effets et retombées négatifs. Compte tenu de ce fait, cette année, la Chine a proposé que le thème du sommet du G20 soit « Construire une économie mondiale innovante, dynamique, connectée et inclusive », et que, dans le cadre de l'« innovation », qui est le thème central du sommet, faire des modes de croissance innovants et de l'exploitation du potentiel de croissance les tâches essentielles du sommet. Cela contribuera à résoudre le problème de base de la croissance économique mondiale actuelle, à savoir le manque de puissance, et dans le même cela permettra de trouver un nouvel élan pour la croissance mondiale.

Du point de vue de la gouvernance mondiale, le sommet de Hangzhou sera un nœud de conversion d'une croissance soutenue vers la promotion du développement et la transformation. La croissance forte, durable et équilibrée était, jusqu'à l'année dernière, à l'ordre du jour du sommet du G20, et la « croissance régulière » figurait à la première place des ressources de politiques des agendas. Et lors du sommet du G20 de l'an dernier à Antalya, le point principal de l'ordre du jour du G20 visait à se concentrer sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations Unies à l'horizon 2030. Ce système couvre tous les aspects de l'objectif-cible, le développement humain, et dans ce cadre, la « croissance » n'est jamais qu'un « sous-ensemble » du développement. La mission du G20, combine avec la vision de l'humanité des Nations Unies, vise à parvenir à « une transformation et une modernisation ». Cette année, le G20 a placé les questions de développement à une position de premier plan dans le cadre macroscopique mondial et élaboré un plan d'action centré autour de la mise en œuvre du « développement durable 2030 ». 2016 sera, à n'en pas douter, l'année qui verra les débuts de la mise en œuvre de cette mission, et à cet égard le Sommet du G20 de Hangzhou sera un nœud important dans la réalisation de cette transformation.

Du point de vue du mécanisme même du G20, le sommet de Hangzhou sera un nœud d'évolution d'une réponse à la crise à une gouvernance à long terme. Le mécanisme du sommet du G20 a tout d'abord émergé en raison de la nécessité urgente de répondre aux crises qui interviennent, et la réalisation de la mission du développement durable à l'horizon 2030 nécessite que le G20 évolue vers une gouvernance à long terme. Cette année, le G20 va devoir continuer à améliorer la structure de gouvernance et mettre en place de nouveaux mécanismes ministériels pour améliorer la gouvernance à long terme et renforcer davantage ses muscles. Pour parvenir à un développement global, le sommet du G20 de Hangzhou a également invité le pays assurant la présidence de l'ASEAN, celui assurant la présidence de l'Union africaine, celui assurant la présidence du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) et les présidents de groupes de 77 pays et d'autres participants, afin de mieux refléter le thème de l'« inclusivité ».

Du point de vue du rôle de la Chine enfin, le Sommet de Hangzhou sera un nœud d'évolution de la Chine en tant que contributeur économique mondial à celui de fournisseur d'un « Programme chinois ». Quand on parle de croissance économique mondiale et de reprise, il est bien évidemment impossible de faire l'impasse sur la Chine. Entre 2008 et 2015, la Chine a contribué à hauteur de 47% de la croissance totale du PIB mondial, et il n'est donc pas exagéré de dire qu'elle est la « locomotive » de l'économie mondiale. L'année dernière, dans un contexte de croissance négative à deux chiffres du commerce mondial, la part de la Chine dans le commerce mondial est passée de 12,2% à 13,8%, soutenant presque à elle seule la situation du commerce mondial. Etant donné la taille de sa contribution à l'économie mondiale, on peut aussi sans nul doute qualifier la Chine d'« employé modèle », mais cela n'empêche pas bien sûr que la Chine peut encore apporter une « plus grande contribution ». C'est pourquoi la Chine a fait des efforts considérables pour le sommet du G20 de Hangzhou, s'efforçant de constituer une gouvernance économique et financière mondiale saine, et fournissant un « Programme chinois » pour créer une économie mondiale dynamique.

Dans le monde d'aujourd'hui, dans un contexte où tous les pays partagent une communauté de destin humain que l'on peut résumer par « je suis en vous, vous êtes en moi », aucun pays ne peut sortir seul de la crise économique et parvenir à un développement durable, et c'est seulement grâce à « l'innovation, le dynamisme, l'interaction, la tolérance » que l'on pourra parvenir à la prospérité commune. C'est pourquoi le sommet du G20 de Hangzhou sera très important, à la fois pour le monde et pour la Chine, et que ce sera une occasion pour y arriver.

(Jia Jinjing est directeur du Département de macroscopie de l'Institut des finances Chongyang de l'Université Renmin de Chine)