Dernière mise à jour à 10h11 le 10/09
Un commando terroriste composé de jeunes femmes ''téléguidées'' par l'Etat islamique (Daech) depuis la Syrie était à l'origine d'un attentat déjoué le weekend dernier à Paris, a déclaré vendredi le procureur de la République de Paris, François Molins.
''Ces derniers jours et ces derniers heures, un commando terroriste composé de jeunes femmes totalement réceptives à l'idéologie mortifère de Daesh a été démantelé (...) Le dessein de ce commando était clairement de commettre un attentat", a déclaré M. Molins lors d'une conférence de presse.
Une enquête a été ouverte par la section antiterroriste après la découverte, dans la nuit de samedi à dimanche dernier dans le 5ème arrondissement de Paris d'un véhicule - Peugeot 607 sans plaque d'immatriculation - contenant cinq bonbonnes de gaz et trois bouteilles supportant des traces de gasoil.
Mais aussi une cigarette "à peine consumée" à proximité d'une couverture supportant des traces d'hydrocarbure et qui se trouvait dans le coffre du véhicule, précise le procureur.
Même si aucun dispositif de mise à feu n'était découvert, les premières conclusions du laboratoire de police technique et scientifique indiquent néanmoins, que "l'incendie du véhicule, s'il avait pris, aurait nécessairement entraîné au bout de quelques minutes l'explosion d'au moins une bouteille de gaz, ce qui aurait suffit à entraîner à elle seule la destruction de l'ensemble du véhicule", a poursuivi M. Molins .
Et c'est la vignette d'assurance du Peugeot 607 ainsi que les investigations de police vont permettre de retrouver le propriétaire dudit véhicule.
Il sera ainsi établi, selon le procureur, que le véhicule appartenait à un père de cinq filles originaire de Seine-Saint-Denis. Et que l'une de ses filles Ines M, née le 15 mars 1997 connue des services spécialisés pour des velléités de départ vers la Syrie et fichée S à ce titre n'avait pas regagné le domicile familial depuis quelques jours.
De même une empreinte capillaire d'Ornela G., née en 1987, également connue des services de renseignement pour velléités de départ et, elle aussi fichée S, a été découverte dans le véhicule et son emprunte génétique a pu être relevée sur la ceinture et la poignée passager-avant.
Plusieurs personnes ont été interpellées mais seuls deux garde à vue sont toujours en cours, celle "d'Ornela G. et d'Ines M.", selon François Molins, ajoutant que cette enquête est étroitement liée aux arrestations survenues jeudi en début de soirée dans la commune de Boussy-Saint-Antoine (Essonne).
Là également le parquet antiterroriste a ouvert jeudi une enquête préliminaire du chef d'association de malfaiteurs criminels relatif à un projet d'action de violence terroriste. Et les protagonistes ont pu être identifiés et localisés par les enquêteurs.
Les investigations menées en particulier par le biais d'un important travail en matière de géolocalisation et d'interceptions téléphoniques ont rapidement orienté les enquêteurs vers le domicile de la dénommée Amel S., demeurant à Boussy-Saint-Antoine, renseigne le procureur.
"Arrivés aux abords de son domicile, les policiers en surveillance dans une voiture banalisée, ont constaté que trois jeunes filles sortaient de l'immeuble, Amel S., et une dénommée Sarah H qui est entièrement voilée, accompagnée d'Ines M., et se dirigeaient vers le parking où était stationné le véhicule d'Amel S.", a expliqué M. Molins
Seulement Sarah H. va se diriger, d'après le procureur, vers le véhicule banalisé de la police et, attaquer à coup de couteau de cuisine un policier à travers la vitre ouverte du véhicule. Ines M. également armée de couteau va s'attaquer à un second policier qui fera usage de son arme, blessant Ines M. au niveau de la cuisse et de la cheville.
Les trois jeunes femmes ont été interpellées et placées en garde à vue pour "infraction d'association de malfaiteurs terroristes et pour tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire d'autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste".