Dernière mise à jour à 11h34 le 12/09
Bien que quinze ans se soient écoulés depuis les attentats du 11 septembre 2001, les plus meurtriers de l'histoire des Etats-Unis, la peine et la souffrance que le terrorisme ont causé dans le pays ne se sont jamais estompées.
A l'heure où l'humanité est victime d'une nouvelle vague alarmante d'actes terroristes, certains observateurs commencent à se demander pourquoi la lutte contre le terrorisme n'a fait que renforcer le terrorisme, et soulignent que les Etats-Unis devraient rectifier leur politique de lutte contre le terrorisme, voire leur politique diplomatique.
Premièrement, la guerre n'a jamais été une solution au terrorisme. Au contraire, elle peut entraîner la création de foyers de terrorisme.
Après les attentats du 11 septembre, le gouvernement américain, brandissant l'étendard de la lutte contre le terrorisme et sous prétexte d'empêcher les pays qu'il tenait pour responsable du financement du terrorisme de produire des armes de destruction massive, a envahi l'Irak en 2003 et renversé le régime de Saddal Hussein, laissant derrière lui la violence, l'insurrection et les conflits confessionnels qui ont permis à des groupes terroristes tels que l'Etat islamique (EI) d'émerger.
Le même scénario s'est présenté en Libye, en Syrie et dans d'autres régions, où l'armée américaine s'est ingérée dans les affaires internes des pays sous couvert de défendre la démocratie, alors qu'elle ne faisait que servir ses propres intérêts.
Deuxièmement, la "guerre contre le terrorisme" déclarée par les Etats-Unis a alimenté le terrorisme, et leurs alliés européens en ont subi les conséquences.
L'impasse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a non seulement conduit à la plus grave crise humanitaire et migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, mais elle a aussi entraîné des attentats fréquents et meurtriers sur le sol européen, autrefois épargné par les violences.
En Allemagne et en France, en Belgique et au Royaume-Uni, le fléau du terrorisme a fait des centaines de morts ces deux dernières années, en particulier en France.
Troisièmement, la communauté internationale doit remédier en même temps aux symptômes et aux causes profondes du terrorisme.
L'émergence d'une nouvelle tendance terroriste caractérisée par la mondialisation, la localisation, la fragmentation et l'utilisation d'Internet suppose que les pays revoient et approfondissent leur coopération dans la lutte contre le terrorisme, et les Etats-Unis doivent abandonner leur mentalité de la guerre froide et leur approche "deux poids, deux mesures" dans la lutte contre le terrorisme, et poursuivre la coopération multilatérale.
Une stratégie globale qui peut être envisagée est la lutte contre le terrorisme à la source, qui suppose l'élimination des causes des conflits ou de la pauvreté, le renforcement de l'intégration sociale et la promotion du dialogue entre les civilisations.
Enfin, la lutte contre le terrorisme répond aux intérêts de tous les pays, dont la Chine et les Etats-Unis. Jusqu'à présent, la coopération sino-américaine en matière de lutte contre le terrorisme a apporté des résultats positifs avec l'établissement de mécanismes de dialogue et de coopération de haut niveau. La coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme est sur le point de se renforcer, les Etats-Unis ayant accepté de placer le Mouvement islamique du Turkestan oriental sur la liste des organisations terroristes à la suite de la réunion du président chinois Xi Jinping et de son homologue américain Barack Obama en marge du sommet du G20 à Hangzhou, dans l'est de la Chine.