Dernière mise à jour à 10h48 le 15/10
L'État islamique (EI) et ses alliés continuent de subir d'importants revers militaires, mettant à rude épreuve leur capacité à garder le contrôle de territoires, à obtenir des fonds ou à maintenir des structures 'gouvernementales', a déclaré jeudi le secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman.
"L'EI s'efforce de s'adapter à la nouvelle réalité, intensifiant ses activités de levée 'd'impôts' et d'extorsion pour compenser ses pertes de revenus tirés de la vente de pétrole", a expliqué M. Feltman, lors d'un exposé devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais en Irak et en Syrie, son succès précédent pour contrôler des territoires et fonctionner comme un quasi-État a été considérablement compromis grâce aux efforts conjoints de plusieurs États.
Toutefois, a nuancé M. Feltman, l'organisation terroriste continue de faire peser une menace grave en cherchant à se diversifier. Si l'EI et les entités qui lui sont associées continuent de se livrer concurrence au niveau stratégique, elles coopèrent parfois sur les plans tactique et opérationnel.
"La pression militaire actuellement exercée sur l'EI en Irak et en Syrie a entraîné une augmentation du nombre de combattants terroristes étrangers de retour dans leur pays, en particulier en Europe et au Maghreb, ce qui présente de nouvelles difficultés pour les États membres. Le groupe a réagi à la pression militaire en augmentant le nombre d'attaques dirigées et facilitées depuis l'étranger et en recourant à des tactiques plus meurtrières", a constaté le secrétaire général adjoint.
Des attaques de plus en plus complexes et presque simultanées dans différents pays, perpétrées lors d'opérations de grande ampleur ou par des cellules terroristes individuelles ou de petite taille dirigées ou inspirées par l'EI, ont eu un impact significatif au cours du dernier trimestre, a-t-il encore relevé.
M. Feltman a regretté que la coopération internationale contre le terrorisme ne soit toujours pas à la hauteur du danger posé par l'EI, organisation en perpétuelle évolution. Outre des mesures militaires, sécuritaires et d'application des lois, des "actions préventives" sur les causes profondes de l'extrémisme violent sont nécessaires, a-t-il insisté.
En appelant à leur volonté politique, le secrétaire général adjoint a encouragé les États Membres à mobiliser davantage de "ressources financières et techniques" en vue de répondre aux exigences croissantes des programmes de lutte antiterroriste et de prévention de l'extrémisme violent et de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale.
C'est d'autant plus nécessaire à l'heure où l'EI maintient sa présence dans le cyberespace, en s'appuyant sur des groupes fermés, des systèmes de messagerie cryptés et le "Web caché" pour recruter et disséminer sa propagande.