Dernière mise à jour à 16h50 le 17/11
Le groupe yéménite Houthi et son allié, le parti de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, ont déclaré jeudi qu'ils étaient prêts à s'engager à respecter un nouveau cessez-le-feu et à rejoindre le gouvernement d'union en accord avec une feuille de route formulée par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Nous acceptons le cessez-le-feu qui débutera le 17 novembre tant que les autres parties s'engagent à mettre en oeuvre les dispositions de la trêve", ont affirmé les Houthis et le parti de Saleh dans un communiqué conjoint dont Xinhua a obtenu une copie.
Au cours de sa récente tournée dans le Golfe, M. Kerry a annoncé mardi à Mascate, la capitale omanaise, que le groupe Houthi et la coalition menée par l'Arabie saoudite avaient convenu d'un cessez-le-feu qui entrerait en vigueur dès jeudi. Il a rencontré les représentants des Houthis et de la coalition arabe soutenant Abd-Rabbo Mansour Hadi, le président yéménite en exil reconnu par la communauté internationale.
"Nous acceptons également les arrangements proposés par Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial des Nations Unies au Yémen, pour la participation aux négociations de paix prévues pour la fin de ce mois", ont-t-ils affirmé.
Cette accord vise à ouvrir la voie pour la reprise des négociations de paix sous l'égide des Nations Unies entre les Houthis, le parti de M. Saleh et la coalition arabe. M. Kerry a fait savoir que la feuille de route a obtenu le soutien complet d'Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.
"Nous déclarons notre engagement à rejoindre un gouvernement d'union nationale à Sanaa avant la fin de cette année", ont-t-ils ajouté.
Cependant, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Hadi, Abdel-Malik al-Mekhlafi, a décrit la feuille de route M. Kerry comme "rien de plus qu'une bulle médiatique".
"Le gouvernement n'était pas au courant de ce que le secrétaire Kerry avait annoncé concernant la conclusion d'un accord avec les Houthis", a écrit M. Mekhlafi sur sa page officielle de Twitter.
M. Makhlafi a expliqué que l'annonce de M. Kerry était en contradiction avec la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU.
En vertu de cette résolution, le Conseil de sécurité exige que les rebelles Houthis se retirent de toutes les zones dont ils se sont emparées au cours des derniers conflits, remettent les armes volées à l'armée et aux institutions sécuritaires, cessent toute action qui relève de l'autorité du gouvernement légitime yéménite, et mettent entièrement en oeuvre les résolutions précédentes du conseil.
La nouvelle feuille de route appelle à la nomination d'un nouveau vice-président suite au retrait des rebelles chiite Houthis de Sanaa.
Celle-ci propose également la création d'un nouveau gouvernement constitué par les parties belligérantes et qui ne sera pas dirigé par M. Hadi, qui transférerait son pouvoir au nouveau vice-président.
La situation économique et politique du Yémen s'est détériorée depuis mars 2015, alors qu'une guerre a éclaté entre le groupe chiite Houthi, soutenu par l'ex-président Saleh, et le gouvernement de M. Hadi, soutenu par la coalition arabe.