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Corée du Sud : le parti au pouvoir divisé après la destitution de la présidente Park

Xinhua | 12.12.2016 14h32

Le parti Saenuri au pouvoir en Corée du Sud commence à montrer des signes de division après le vote de la motion de destitution visant la présidente Park Geun-hye. Au moins une soixantaine de ses députés ont en effet voté le 9 décembre dernier en faveur du départ de Mme Park.

Hwang Young-cheul, porte-parole d'une faction anti-Park au sein du parti, a réclamé lundi lors d'une conférence de presse la démission de la direction du parti et le départ de tous les loyalistes, qu'il a qualifiés d'"hommes de Choi Soon-sil", du nom de celle qui est au coeur du scandale qui a emporté Mme Park.

Inculpée notamment pour abus de pouvoir et extorsion, cette confidente de longue date de la présidente déchue est accusée d'avoir influencé des décisions gouvernementales et d'avoir extorqué de l'argent à de grands conglomérats pour son profit personnel.

La motion de destitution adoptée vendredi dernier a recueilli 234 voix contre 56 parmi les 300 députés de l'Assemblée nationale. Comme l'opposition et les indépendants ne comptent que 172 sièges, cela signifie qu'au moins 62 élus du Saenuri ont joint leur voix à cette motion.

La division au sein du parti au pouvoir, qui dispose de 128 sièges à l'Assemblée, a été apparente après le vote, où l'on a vu des pro et des anti-Park s'appeler mutuellement à quitter le parti. La direction du Saenuri a ainsi appelé son ancien dirigeant Kim Moon-sung et son ancien président de groupe parlementaire Yoo Seung-min à démissionner, les qualifiant de traîtres, selon la presse locale.

La faction pro-Park a organisé une réunion dimanche soir, convenant de sceller formellement dès mardi son nouveau groupe composé d'une cinquantaine de députés.

L'éclatement du parti semble donc n'être qu'une question de temps, ce qui rendra encore plus difficile sa reconquête du pouvoir lors de la prochaine élection présidentielle de décembre 2017, qui pourrait d'ailleurs être anticipée.

Elue en décembre 2012 pour un seul quinquennat, Mme Park devait théoriquement quitter le pouvoir en février 2018. Mais si au moins six des neufs juges de la Cour constitutionnelle valident sa destitution, ce qu'ils doivent faire dans les 180 jours suivant le vote, elle devra s'en aller.

Le délai très long d'examen de cette motion -six mois- a poussé certains à appeler la Cour à rendre au plus vite sa décision afin d'éviter un vide du pouvoir trop long et de ramener la stabilité à la tête de l'Etat.

(Rédacteurs :Qian HE, Wei SHAN)
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