Dernière mise à jour à 13h36 le 03/01
(Xinhua) |
Au moins 60 personnes ont été tuées durant une mutinerie qui a duré près de 17 heures dans une prison de Manaus, une ville du nord du Brésil, ont annoncé lundi les autorités.
La mutinerie s'est produite dans le complexe pénitentiaire Anisio Jobim, la plus grande prison de l'Etat d'Amazonie. Le secrétaire d'Etat à la sécurité publique, Sergio Fontes, a annoncé lors d'une conférence de presse que le nombre de morts était "de 50 à 60". Ce bilan a ensuite été revu à plus de 60.
Douze gardiens de prison ont été pris en otage, mais ont tous été libérés sains et saufs, selon Epitacio Alemeida, représentant de la Commission des droits de l'Homme, une association locale d'avocats.
Les autorités n'ont communiqué le nom d'aucune des victimes. Au moins 25 corps ont déjà été emmenés vers la plus proche morgue.
Un juge de l'Etat d'Amazonie, Luis Carlos Valois, qui a participé aux négociations menées avec les détenus pour mettre fin à la mutinerie, a déclaré à la presse que la plupart des 60 morts avaient été exécutés dans la journée de dimanche.
"Des tas de corps étaient éparpillés un peu partout dans les couloirs, avec des membres coupés dans les coins et des têtes tranchées un peu partout. Le sol était couvert de sang", a-t-il raconté, cité par le quotidien O Globo.
Dès le début de l'émeute, dimanche après-midi, les prisonniers ont jeté six corps décapités à l'extérieur de la prison.
Les prisons brésiliennes sont notoirement surpeuplées, ce qui a conduit à plusieurs sanglantes mutineries par le passé. La prison Anisio Jobim aurait elle aussi été surpeuplée, le quotidien Folha de Sao Paulo ayant rapporté en octobre 2016 qu'elle comptait 585 détenus, pour une capacité d'accueil de 454 seulement.
Cette fois-ci, la mutinerie semble cependant avoir commencé comme un affrontement entre deux organisations criminelles rivales : le Primeiro Comando da Capital (PCC), un gang de trafiquants de drogue de Sao Paulo, qui a étendu ses activités à d'autres Etats, et la Familia do Norte. Selon un communiqué publié par les responsables de la Sécurité publique, la plupart des détenus tués dans l'émeute auraient appartenu au PCC.
"Il s'agit d'un nouveau chapitre dans la guerre silencieuse mais sans pitié qui fait rage entre trafiquants de drogue partout à travers le pays", a dit M. Fontes.
Certains médias ont également fait état de prisonniers évadés, mais cette information n'a pas encore été confirmée pour le moment.