Dernière mise à jour à 08h47 le 03/01
La montée sans précédent du populisme dans de nombreuses régions occidentales représente une grave menace pour le système multilatéral qui se caractérise par la paix mondiale et la prospérité, estiment les experts kényans.
Dans des articles séparés publiés par un quotidien local, ils ont mis en garde que 2017 pourraient être synonymes de nouvelles incertitudes dans les affaires multilatérales en raison de l'augmentation des partis d'extrême-droite en occident qui prônent l'isolationnisme et la xénophobie.
Peter Kagwanja, PDG du réservoir de pensée panafricain Africa Policy Institute basé à Nairobi, a déclaré que la croissance des mouvements politiques en occident qui épousent les idéologies radicales est une menace mortelle pour la paix et la stabilité du monde.
"On se souviendra de l'année 2016 comme de l'année où le populisme de droite est revenu sur la scène mondiale pour chasser l'ordre libéral mondial", a expliqué M. Kagwanja.
Il a noté que le vote de la Grande-Bretagne en faveur de la sortie de l'Union européenne et la victoire à la présidence de Donald Trump aux Etats-Unis ont enhardi les idéologies politiques d'extrême-droite dans de nombreuses régions du monde.
L'universitaire estime que la rhétorique qui divise adoptée par le président élu américain nuira aux jeunes démocraties africaines qui sont sur le point d'entrer dans l'ère industrielle.
"La politique de Trump basée sur l'ethno-nationalisme pourrait insuffler un élan qui divise et violent aux démocraties africaines naissantes et nuira à leur stabilité", a souligné M. Kagwanja.
La vague de nationalisme en occident pourrait nuire à la diplomatie mondiale et aux efforts visant à lutter contre les problèmes pressants comme la pauvreté, les maladies, le terrorisme, le changement climatique et les inégalités, selon lui.
Il a également ajouté que les marchés financiers mondiaux sont en péril si la vague croissante de nationalisme en occident n'est pas contenue.
Macharia Munene, spécialiste des relations internationales à Nairobi, a quant à lui averti que les mouvements politiques d'extrême-droite en occident pourraient mettre en danger les institutions multilatérales comme les Nations unies.
Il a prédit un mépris flagrant du droit et des normes internationales par l'administration américaine, qui nuira à son tour aux actions menées contre les menaces sécuritaires mondiales comme le terrorisme, le changement climatique, la migration illégale et les conflits violents.