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France/présidentielle : Fillon de plus en plus seul

Xinhua | 04.03.2017 13h57

La décision de François Fillon de maintenir sa candidature à l'élection présidentielle, malgré sa convocation le 15 mars pour être mis en examen dans l'affaire de soupçons d'emplois fictifs, divise sa famille politique et complique davantage sa campagne (droite et centre).

Depuis l'annonce mercredi dernier de cette décision par M. Fillon lui-même, les défections au sein de son équipe de campagne s'enchaînent. En cause, le refus du candidat de la droite de tenir sa promesse faite le 26 janvier sur TF1, de renoncer à se présenter en cas de mise en examen dans ce dossier.

Bruno Le Maire a le premier démissionné de ses fonctions de représentant pour les affaires européennes et internationales de la campagne de M. Fillon. "Je crois au respect de la parole donnée. Elle est indispensable à la crédibilité de la politique", justifie dans un communiqué M. Le Maire.

Les centristes de l'UDI, qui soutiennent la candidature de François Fillon, ont aussi annoncé mercredi dernier avoir suspendu leur participation à la campagne du candidat. Jeudi, c'est au tour du directeur adjoint de la campagne et du trésorier de quitter le navire. Les proches du maire de Bordeaux, Alain Juppé, ont également démissionné le même jour du directoire de campagne du candidat, tout en se démarquant de ses attaques à l'encontre des juges.

"Nous œuvrons tous les jours pour convaincre nos concitoyens de la nécessité de respecter nos institutions (...) de respecter nos engagements, une crédibilité et une confiance sans lesquelles il ne peut y avoir un gouvernement efficace et durable", indiquent dans un communiqué les "Juppéistes".

Plusieurs élus et personnalités de droite (maires, députés, sénateurs) appellent désormais M. Fillon à céder au profit d'Alain Juppé, pour éviter le pire à leur famille politique. Dans une tribune au Figaro, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin indique qu'en s'accrochant, François Fillon "emporte son camp dans une course vers l'abîme".

Les attaques du candidat de la droite à l'encontre de la justice, notamment les juges qu'il accuse de lancer une convocation de mise en examen avant même de prendre connaissance du dossier, ou encore un rapport de police à charge, ont fait réagir ses adversaires.

Selon Benoît Hamon, candidat socialiste, les propos de M. Fillon sont d'une "incroyable violence à l'égard des magistrats et de la justice". "Il emprunte le même registre que tous les politiques mis en examen et qui expliquent qu'ils sont victimes d'un complot médiatique politique et judiciaire", a-t-il ironisé. Pour le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, M. Fillon n'est plus crédible, et le mieux serait que la droite se choisisse un autre candidat.

De son côté, Emmanuel Macron fustige les mots utilisés par le candidat de la droite, qui parle "d'assassinat ou de guerre civile". "Les mots ont un sens et cela fait plusieurs fois que M. Fillon utilise des gros mots. C'est plutôt le signe d'une perte de nerfs ou alors d'une perte de sens des réalités", a affirmé M. Macron, tout en se disant favorable à ce que la justice puisse faire son travail.

Le président François Hollande a également réagi à la charge de M. Fillon contre la justice, à travers un communiqué. "Une candidature à l'élection présidentielle n'autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges, à créer un climat de défiance incompatible avec l'esprit de responsabilité (...) accusations extrêmement graves contre la justice et nos institutions", a-t-il indiqué.

Selon un sondage Harris Interactive publié jeudi par RMC et Atlantico, seules 25% des personnes interrogées souhaitent que M. Fillon poursuive sa campagne.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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