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Les propos du président turc sont une "falsification nauséabonde de l'histoire"

Xinhua | 15.03.2017 08h28

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré mardi que les remarques turques sur le massacre de Srebrenica de 1995, dans le contexte d'une crise diplomatique entre les deux pays, est une "falsification nauséabonde de l'histoire".

Dans un discours télévisé retransmis en direct plus tôt mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré: "nous connaissons les Pays-Bas et les Néerlandais par le massacre de Srebrenica. Nous savons combien leur moralité a été entamée par 8 000 Bosniaques qui ont été massacrés".

"Le ton devient hystérique", a déclaré M. Rutte en réaction à cette accusation, lors d'une interview accordée aux médias néerlandais. Selon lui, c'est "vraiment inacceptable".

Le 11 juillet 1995, l'enclave de Srebrenica est tombée aux mains des forces serbes de Bosnie, et plus de 7.000 hommes et garçons musulmans de Bosnie ont été tués.

Les casques bleus néerlandais, envoyés pour protéger l'enclave sous mandat de l'ONU, n'ont pas réussi à empêcher le massacre de Srebrenica. Cette tragédie continue de hanter les Pays-Bas.

Le président turc a fait ces remarques alors que les relations entre les Pays-Bas et la Turquie restent tendues depuis samedi. Les tensions entre les deux pays sont montées d'un cran le week-end après que le gouvernement des Pays-Bas eut annulé l'autorisation de vol accordée au ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu et empêché la ministre turque de la Famille Fatma Betül Sayan Kaya d'entrer au consulat turc à Rotterdam.

Les deux ministres envisageaient de prononcer des discours lors d'un rassemblement politique à Rotterdam pour exhorter les citoyens néerlandais avec

la nationalité turque à voter en faveur d'une position plus forte du président Erdogan lors du référendum d'avril prochain.

Les Pays-Bas avaient demandé aux deux ministres turcs de ne pas venir, estimant que ce genre de campagne politique menace l'ordre et la sécurité publique, surtout lorsqu'elle a lieu quelques jours avant l'élection générale des Pays-Bas.

Au cours de l'interview de mardi, M. Rutte a affirmé que la coopération avec les Turcs dans divers domaines continue. "Il est également dans l'intérêt de la Turquie que cette coopération continue".

La ministre néerlandaise de la Défense Jeanine Hennis-Plasschaert Antoinette a également déclaré mardi matin que les Pays-Bas et la Turquie restent alliés.

"Si la Turquie fait la demande, ce pays pourrait toujours compter sur le soutien militaire des Pays-Bas", a-t-elle déclaré sur la radio néerlandaise BNR. "Nous sommes tous deux membres de la même alliance, l'OTAN, et cela signifie aussi que nous sommes des alliés militaires".

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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