Dernière mise à jour à 08h36 le 16/03
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Le Roux, a indiqué ce mercredi lors d'une audition devant une commission du Sénat, vouloir procéder au démantèlement du camp de Grande-Synthe (nord de la France) où vivent près de 1 500 migrants, "le plus rapidement possible" en raison de comportements "inacceptables".
Selon plusieurs médias locaux, Bruno Le Roux aurait évoqué des pratiques de "rançons" ou de "prêts" pour "limiter l'accès" aux sanitaires notamment.
"La question n'est plus seulement aujourd'hui celle du rétablissement de l'ordre public" mais aussi celle "du démantèlement progressif du camp, qui doit pouvoir démarrer le plus rapidement possible" a-t-il affirmé, estimant qu'il n'est plus possible de "laisser les choses continuer comme cela".
Selon plusieurs médias locaux, le camp est majoritairement peuplé de Kurdes mais de nouvelles populations, notamment des Afghans, sont arrivées dès le mois d'octobre dernier. Il y a depuis de vives tensions entre les communautés et avec les policiers français comme ce fut le cas le 27 décembre dernier.
Le maire de la ville de Grande-Synthe, Damien Carême, s'est dit opposé à cette fermeture du camp qu'il a lui même fait installer en mars 2016 dans le respect des normes internationales en vigueur pour les sites humanitaires : "je n'étais pas du tout au courant, je suis très surpris ! Je ne suis pas d'accord, ce camp est aujourd'hui plus que nécessaire car si on en est là aujourd'hui, c'est parce que la réponse humanitaire n'était pas suffisante" a-t-il déclaré à plusieurs médias locaux.
Cette annone du ministre français de l'Intérieur, intervient alors que le préfet du Nord, Michel Lalande, doit signer ce mois-ci la prolongation pour une durée de six mois, de la convention tripartite entre l'Etat, la ville de Grande-Synthe et l'Afeji en charge de la gestion du site.
La "Jungle" de Calais (nord), où vivaient près de 9 000 migrants, avait été entièrement démantelée fin octobre 2016.