Dernière mise à jour à 10h05 le 17/03
A quelques semaines de l'élection présidentielle en France, le soulagement dominait, jeudi, dans l'Hexagone, au lendemain de la victoire aux législatives aux Pays-Bas du Premier ministre Mark Rutte au détriment de l'extrême droite de Geert Wilders qui prend la deuxième place.
Après le Brexit au Royaume-Uni et la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, tous les regards étaient rivés sur les Pays-Bas. Des élections d'autant plus scrutées en France, à moins de 40 jours d'une élection présidentielle dans laquelle Marine Le Pen est donnée favorite pour le premier tour.
Aux yeux de nombreux observateurs politiques, les législatives aux Pays-Bas avaient en effet valeur de test et devaient permettre de mesurer l'ancrage des partis populistes sur le Vieux continent où plusieurs grandes élections vont se dérouler cette année.
A la tête de l'Etat français, jeudi, on voulait voir dans les résultats aux Pays-Bas une victoire sur l'extrême droite et un signe de bonne augure. Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a ainsi félicité les Néerlandais "d'avoir enrayé la montée de l'extrême droite".
Dans un communiqué, le président François Hollande a de son côté félicité "chaleureusement" le Premier ministre libéral néerlandais Mark Rutte. "Les valeurs d'ouverture, de respect de l'autre et de foi en l'avenir de l'Europe sont la seule véritable réponse aux pulsions nationalistes et de repli sur soi qui secouent le monde", a ajouté le chef de l'Etat français qui est personnellement monté au créneau ces dernières semaines pour alerter sur les "dangers" que l'extrême droite représente pour la France.
François Fillon, candidat Les Républicains à l'élection présidentielle française, a quant à lui salué "la victoire des partis de la droite et du centre lors des élections législatives aux Pays-Bas". "Alors que l'on nous annonçait le triomphe de l'extrême-droite, ce succès montre une nouvelle fois que lorsque la droite et le centre ont un programme clair, défendent leurs valeurs sans concession, ils sont le meilleur rempart contre le populisme et l'extrémisme", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Front national (FN) s'est au contraire félicité de la progression du parti eurosceptique et islamophobe de Geert Wilders. "Un vrai succès", a estimé le secrétaire général du FN Nicolas Bay sur les ondes de France Inter. "Ce n'est pas encore la victoire finale mais on voit que ça participe d'une tendance générale qui est la progression partout des patriotes en Europe", a-t-il affirmé.
A noter que le Parti populaire libéral et démocrate (VVD) de Mark Rutte est crédité de 33 sièges de députés. Avec 20 sièges, le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders aurait gagné cinq sièges par rapport aux législatives de 2012, mais aurait progressé de huit sièges par rapport au Parlement sortant, trois élus étant partis en cours de législature. Le scrutin a été marqué par une très large participation.
"Pays-Bas, la digue européenne tient bon", titrait, jeudi, dans son éditorial, le quotidien de référence Le Monde. "Après l'Autriche, où les électeurs ont confirmé en décembre 2016 leur préférence pour un président écologiste sur un candidat d'extrême droite, les Pays-Bas ont apporté, mercredi 15 mars, une nouvelle preuve de la vigueur de la résistance démocratique à la montée du populisme anti-européen", écrit le journal.
"Les électeurs des Pays-Bas ont déjoué les pronostics", a de son côté annoncé la radio RTL, soulignant que le parti de Geert Wilders n'avait pas réussi à surfer sur la crise diplomatique avec la Turquie.
"Le Parti libéral du Premier ministre est arrivé en tête, devançant trois partis ex-aequo : "les chrétiens-démocrates du CDA, les progressistes de D66 et le PVV de Wilders", détaillait de son côté le journal Le Figaro. "Les travaillistes du PvdA, partenaires de la coalition sortante, enregistrent eux une défaite historique en perdant 29 sièges", poursuit le quotidien.
Pour La Tribune, "la vraie leçon des élections" réside dans la forte chute de la coalition jusqu'ici au pouvoir. Le journal économique estime que le peuple néerlandais "a rejeté la politique économique de la coalition" qui a fait revenir le chômage dans le pays au niveau de 2012, mais où "les inégalités se sont creusées et le risque de pauvreté a augmenté".