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France : la démission du ministre de l'Intérieur diversement appréciée par la classe politique

Xinhua | 23.03.2017 08h26

La démission mardi soir de Bruno Le Roux de son poste de ministre français de l'Intérieur, suite aux révélations sur l'emploi de ses deux filles comme collaboratrices parlementaires, a été diversement appréciée par la classe politique du pays.

L'Elysée a expliqué dans un communiqué cette démission par le souci de "fournir toutes les précisions utiles à l'établissement de la vérité" dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte le même jour par le parquet financier.

Une enquête de l'émission "Quotidien" diffusée lundi soir sur la chaîne française TMC révèle que M. Le Roux, alors député, a employé ses deux filles dès l'âge de 16 ans comme collaboratrices parlementaires.

Au total, les deux adolescentes auraient cumulé 24 CDD entre 2009 et 2016 pour un montant d'environ 55.000 euros, selon l'émission. Des révélations qui ont ravivé la polémique sur un soupçon d'emploi fictif après l'affaire "PenelopeGate".

Mais pour Bruno Le Roux, il s'agit de contrats conformes aux règles et d'emplois bien réalisés.

"J'entends le débat et les mises en cause que suscite le fait sur les vacances scolaires et universitaires d'avoir employé mes deux filles durant leur scolarité. Ces contrats, ponctuels et officiels, conformes aux règles juridiques des services de l'Assemblée nationale, correspondaient tous à des travaux effectivement réalisés", a assuré lors d'un point de presse M. Le Roux.

Quant à sa démission, elle a été diversement appréciée par la classe politique. Au Parti socialiste (PS,au pouvoir), on s'est réjoui de cette décision.

"Je salue la décision qui est à la fois juste, digne et attendue. Dans ce quinquennat, à chaque fois qu'il y a eu un doute, des manquements, la décision a toujours été la même", a déclaré sur BFMTV le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Olivier Faure.

Selon lui, on ne peut assurer la responsabilité d'Etat quand on n'est pas soi-même irréprochable. Le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a eu la même réaction. "Je respecte sa décision. Il était difficile de se maintenir dans une situation où d'autres ne démissionnent pas", a tweeté M. Cambadélis en faisant allusion à François Fillon.

Et la droite, dont le candidat M. Fillon est aussi éclaboussé par des révélations d'emplois fictifs de ses enfants, ne s'est pas montrée critique à l'égard de M. Le Roux. Le député LR Daniel Fasquelle a mis en avant la présomption d'innocence. "J'ai demandé la présomption d'innocence pour François Fillon, je n'ai pas une position à géométrie variable", a-t-il indiqué.

Le mouvement "En marche!" souhaite que la justice fasse son travail comme dans l'affaire Fillon. "Si les faits sont confirmés, la justice doit être la même pour tous. On a dénoncé ça pour François Fillon, il faut en faire de même pour Bruno Le Roux", a tranché le porte-parole d'Emmanuel Macron, Christophe Castaner.

Au Front national - également rattrapé par des affaires d'emplois fictifs au Parlement européen - on s'interroge déjà sur l'attitude que va adopter la justice face au cas Le Roux.

"On a eu des socialistes qui faisaient des leçons de morale sur les plateaux de télévision et aujourd'hui c'est eux qui sont éclaboussés par une affaire analogue à l'affaire Fillon. L'interrogation c'est : est-ce que la justice va être aussi rapide et efficace qu'elle ne l'a été dans l'affaire Fillon?", s'est demandé Nicolas Bay, secrétaire général du FN.

Matthias Fekl, secrétaire d'Etat en charge du Commerce, a remplacé Bruno Le Roux au ministère de l'Intérieur.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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