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Crise en Guyane: "la première priorité, c'est la lutte contre l'insécurité"

Xinhua | 28.03.2017 08h13

"La première priorité, c'est la lutte contre l'insécurité, le renforcement des moyens [...] compte tenu de la violence qui s'est hélas propagée [en Guyane]", a déclaré lundi en marge d'un déplacement officiel à Singapour le président français François Hollande, alors qu'une grève générale a débuté dans ce territoire français d'Amérique du Sud.

S'exprimant devant des journalistes à l'issue d'une rencontre avec la communauté française de Singapour, le chef de l'Etat français a réagi au mouvement social qui bloque la Guyane depuis plusieurs jours. Certains moyens "ont été déployés" et "d'autres vont arriver", a assuré le président.

"Le sujet d'urgence, c'est la sécurité en Guyane, c'est le premier sujet, compte-tenu de la violence qui s'est hélas propagée", a-t-il insisté.

Le chef de l'Etat s'exprimait alors que le Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé l'envoi sur place d'une délégation de ministres "avant la fin de semaine". "Si toutefois les conditions du respect - et j'insiste sur ce point- et de l'ordre républicain sont réunies", a précisé le chef du gouvernement, qui a par ailleurs affirmé vouloir signer avec la Guyane un "pacte d'avenir" dans "les meilleurs délais".

"La situation est tendue" en Guyane, avait auparavant déclaré la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, appelant "au calme" et "au dialogue".

La Guyane, qui compte 260.000 habitants, connaît un fort taux de chômage et une insécurité chronique. C'est le territoire le plus violent de France, avec 42 homicides en 2016. Selon les autorités, la criminalité émane en grande partie de l'immigration clandestine, de l'orpaillage illégal et du trafic de stupéfiants.

Depuis jeudi, une quinzaine de barrages routiers ont provoqué le ralentissement de la vie économique. Le territoire pourrait être paralysé par la "grève générale illimitée" votée samedi par 37 syndicats réunis au sein de l'Union des travailleurs guyanais (UTG), qui a débuté lundi.

L'UTG dénonce les problèmes du territoire en matière d'accès aux soins de santé, d'éducation, d'économie et de sécurité. Des collectifs de citoyens et syndicats demandent la mise en place d'un "plan Marshall".

Les établissements scolaires et l'université sont fermés. Les compagnies Air France et Air Caraïbes ont annulé lundi leurs vols vers la capitale Cayenne. Les blocages ont aussi conduit Arianespace à ajourner le lancement de la fusée Ariane 5.

La crise sociale en Guyane surgit en pleine campagne présidentielle, à quelques semaines du premier tour de l'élection, qui se tiendra le 23 avril. Le gouvernement a dénoncé dimanche "l'instrumentalisation à des fins électoralistes" de la crise sociale en Guyane.

Le candidat de droite François Fillon avait notamment jugé que la situation dans le territoire était "la conséquence de l'échec de la politique de François Hollande".

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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