Dernière mise à jour à 08h26 le 09/05
(Photo : Chen Yichen) |
La semaine d'Emmanuel Macron s'annonce très chargée avant la cérémonie de passation des pouvoirs prévue le 14 mai à l'Elysée. Le président élu dimanche par 66,10% des voix face à la candidate du Front national (FN) Marine Le Pen a quitté lundi les rênes de son mouvement En Marche! qui s'appellera désormais "La République en marche". La liste de ses candidats aux législatives sera rendue publique jeudi matin.
Lundi à midi, le plus jeune président élu de la Vème République a démissionné de la présidence de son mouvement, créé en avril 2016, lors d'une réunion extraordinaire du conseil d'administration d'En Marche!
Lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi, le secrétaire général d'En Marche! Richard Ferrand a indiqué que le "parti du président" s'appellera désormais "La République en marche". C'est sous cette étiquette que ses 577 candidats se présenteront aux élections législatives de juin.
Un "congrès fondateur se tiendra avant le 15 juillet prochain", a ajouté Richard Ferrand. Catherine Barbaroux, jusqu'ici déléguée générale à l'emploi et à la formation professionnelle du mouvement, va prendre la présidence par intérim en remplacement d'Emmanuel Macron, a-t-il également annoncé.
La commission d'investiture d'En Marche! qui revendique aujourd'hui plus de 270.000 adhérents doit terminer ses travaux dans les prochains jours. La liste des candidats sera rendue publique jeudi matin, a précisé Richard Ferrand qui reste secrétaire général du mouvement jusqu'au Congrès fondateur prévu pour cet été mais pourrait être appelé dans le futur gouvernement.
Emmanuel Macron a par ailleurs participé lundi matin à sa première cérémonie en tant que nouveau chef de l'Etat. Il a accompagné le président sortant François Hollande aux commémorations du 72e anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945, au pied de l'Arc de triomphe, à Paris. Ils ont ensuite déposé ensemble la traditionnelle gerbe sur la tombe du soldat inconnu.
Une cérémonie qui a pris des allures de passation de pouvoir anticipée, ont relevé de nombreux commentateurs de l'Hexagone.
L'entourage d'Emmanuel Macron a annoncé que le président élu, qui se veut le défenseur d'une relance du projet européen, souhaite célébrer mardi la Journée de l'Europe et qu'il sera mercredi, aux côtés du président sortant, pour la Journée nationale des mémoires de l'esclavage juste après le dernier conseil des ministres du quinquennat Hollande.
Mercredi après-midi, il doit se rendre en Bretagne pour assister à l'enterrement de l'une de ses soutiens, la députée socialiste des Côtes-d'Armor Corinne Erhel, décédée vendredi après un malaise lors d'une réunion publique.
Si l'agenda du président élu n'est pas encore connu pour la fin de semaine, nul doute qu'il va finaliser la composition de son gouvernement et mettre ses troupes en ordre de bataille.
Le prochain défi d'Emmanuel Macron est en effet de transformer sa victoire en majorité parlementaire sur les débris des partis de gouvernement qui se partageaient le pouvoir ces dernières décennies, le Parti socialiste et Les Républicains (ex-UMP).
Selon une enquête Harris interractive-M6 publiée dimanche, l'alliance En Marche!-MoDem recueillerait 26% des intentions de vote, devant la coalition Républicains-UDI (22%), le Front national (22%) et la France insoumise (13%).
Les spéculations vont bon train quant au nom du futur Premier ministre qui ne sera pas connu avant la passation des pouvoirs, prévue le 14 mai. Ce choix sera un indicateur de la ligne que le président, élu sur un credo "ni droite ni gauche", "et de droite et de gauche", compte adopter pour rassembler le pays. "C'est quelqu'un qui aura une expérience dans le champ politique, les compétences pour diriger la majorité parlementaire et les compétences pour animer un collectif gouvernemental qui sera profondément renouvelé", a promis M. Macron.
La cérémonie de passation des pouvoirs avec le président sortant se déroulera dimanche à l'Elysée, soit le jour où le mandat de François Hollande doit officiellement expirer, cinq ans après sa prise de fonction.
Selon le protocole, le président élu se rendra successivement à l'Elysée, sur le tombeau du soldat inconnu, au pied de l'Arc de triomphe, et à la mairie de Paris.
Il pourrait nommer son Premier ministre lundi 15 mai et son gouvernement le lendemain, avant un premier conseil des ministres mercredi.
Emmanuel Macron a d'ores et déjà annoncé que son premier déplacement à l'étranger sera pour les soldats français en opération extérieure, sans préciser le lieu, la date et la forme. Il se rendra ensuite en Allemagne pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel à qui il a immédiatement téléphoné lundi.
Selon les chiffres officiels communiqués lundi par le ministère de l'Intérieur, Emmanuel Macron est arrivé en tête du second tour de l'élection présidentielle avec 20.753.797 voix soit 66,10% des suffrages contre 10.664.118 pour Marine Le Pen (33,90%).
Sur 46.303.662 électeurs inscrits hors Français de l'étranger, plus de 11 millions se sont abstenus, une abstention pour un second tour d'une élection présidentielle s'élèvant donc à 25,44% et constituant un record depuis 1969. Le taux de participation était de 74,56%.
Les votes blancs ont représenté 8,51% du total des exprimés et les votes nuls, 2,96%. Du jamais vu.
Des résultats qui témoignent des divisions qui règnent dans l'Hexagone, faisant craindre un troisième tour social.
Plusieurs centaines de personnes ont d'ailleurs manifesté dès lundi après-midi à Paris sous la bannière du collectif Front social, qui, entre les deux tours de l'élection présidentielle, avait appelé à "battre les deux candidats".
Les résultats officiels de l'élection présidentielle, qui doivent être proclamés mercredi, seront publiés au Journal officiel le lendemain, ainsi que le détail du patrimoine du chef de l'Etat.