Dernière mise à jour à 08h33 le 24/05
(Xinhua/Alain Grosclaude) |
Margaret Chan, directrice générale sortante de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), après avoir passé presque onze ans à la tête de l'organisation, a affirmé lundi que "le monde est mieux préparé" en matière de service sanitaire, à la veille de l'élection à huit-clos de son successeur pour un mandat de cinq ans à partir du 1er juillet.
Lors de sa dernière allocution d'ouverture à l'Assemblée mondiale de la Santé en tant que directrice générale, le chef de l'OMS a rappelé un rapport récemment publié sur
l'évolution des services sanitaires publics, qui passe en revue les réussites, les revers et les défis persistants marquant ses deux mandats.
Margaret Chan a été élue à la tête de l'OMS en novembre 2006. Elle a été reconduite pour un second mandat de cinq ans en mai 2012.
"Les perspectives politiques et économiques sont bien moins optimistes que lorsque j'ai pris mes fonctions en 2007", "just avant la crise financière de 2008 qui a eu des répercussions négatives sur les finances des Etats et les budgets sanitaires" , a-t-elle précisé.
Elle a également évoqué une ampleur jamais vue des actes terroristes et extrémistes depuis la Seconde Guerre mondiale, dont de fréquentes attaques contre des centres de soins et des convois humanitaires durant son mandat.
Malgré ces défis, selon ce rapport intitulé "Dix ans dans la santé publique 2007-2017", la santé et l'espérance de vie se sont améliorées presque partout, et des millions de vies ont été sauvées depuis cette dernière décennie.
"Le nombre de personnes mourant du paludisme et du VIH a été réduit de moitié. Les efforts de l'OMS pour mettre fin à la tuberculose ont sauvé 49 millions de vies depuis le début de ce siècle. En 2015, le nombre de décès d'enfants a chuté en dessous de 6 millions pour la première fois, une diminution de 50% des décès annuels depuis 1990" , a précisé la directrice générale lors qu'elle a présenté ce rapport en avril.
Le Dr Chan a été confrontée à la première flambée humaine de grippe avaire à H5N1 en 1997 et géré avec succès l'épisode du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003 lors qu'elle était directrice de la Santé à Hong Kong pendant neuf ans.
Sur le plan des épidémies, elle a admis que la propagation du virus Ebola a "pris tout le monde, y compris l'OMS par surprise", qui a coûté la vie à plus de 11.000 personnes en Afrique de l'Ouest.
"L'OMS était trop lente à reconnaître que le virus évolue différemment que lors de ses propagations précédentes" , a admis Mme Chan, ajoutant cependant que son organisation a entrepris de promptes corrections tout en amenant les épidémies sous contrôle et développant le premier vaccin anti-Ebola en tant que mesure de protection substantielle.
Les leçons tirées de l'épidémie d'Ebola ont catalysé la création du nouveau Programme d'urgence sanitaire de l'OMS, permettant une réponse plus rapide et plus efficace aux épidémies et aux urgences.
"L'histoire va donner son jugement si le nouveau programme d'urgence a accordé au monde un niveau de protection plus élevé", a ajouté Mme Chan.
"On hésite parfois, mais on l'abandonne jamais", a conclu le Dr Chan.