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Donald Trump s'apprêterait à faire sortir les États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat

le Quotidien du Peuple en ligne | 01.06.2017 08h22

Le Président Trump se rapproche d'une décision finale sur l'opportunité de se retirer ou non de l'Accord de Paris sur le climat, et un responsable de la Maison Blanche a déclaré mercredi que le Président américain penchait vers une sortie, tandis que trois autres ont en revanche souligné qu'il n'avait pas encore rendu son verdict. Cette question a profondément divisé l'administration. Ivanka Trump et le secrétaire d'État Rex Tillerson ont exhorté le Président à rester dans l'accord, alors que le stratège de la Maison Blanche, Stephen K. Bannon, et l'administrateur de l'Agence de protection de l'environnement, Scott Pruitt, ont demandé le retrait.

Un retrait placerait les États-Unis dans le même camp que le Nicaragua et la Syrie, à savoir un petit groupe de pays refusant de participer à l'Accord de Paris sur le changement climatique, presque universellement soutenu. Donald Trump a renforcé les actuelles spéculations, intenses, sur l'avenir de l'accord mercredi matin, twittant que sa décision sera annoncée « au cours des prochains jours ». Plus de 190 nations ont accepté l'accord en décembre 2015 à Paris, et 147 l'ont depuis officiellement ratifié ou y ont autrement adhéré, y compris les États-Unis, représentant plus de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un retrait des États-Unis en ferait sortir le deuxième émetteur mondial et près de 18% des émissions actuelles du globe de l'accord, présentant un grave défi pour sa structure et suscitant des questions quant à savoir si cela ne risquerait pas d'affaiblir les engagements des autres pays.

Donald Trump a déjà, par le biais d'ordres exécutifs, décidé de revenir sur des décisions clés de l'administration Obama, notamment le Clean Power Plan de l'EPA, qui comprenait une partie essentielle de la promesse américaine faite à Paris de réduire les émissions des États-Unis de 26% à 28% par rapport à leurs niveaux de 2005 d'ici 2025.

Selon l'Administration américaine de l'information sur l'énergie, à la date de 2015, les émissions du pays étaient déjà inférieures de 12%, mais l'Accord de Paris a profondément divisé l'administration américaine, avec les internationalistes, tels Rex Tillerson, qui estiment qu'il serait bénéfique pour les États-Unis de rester en tant que partie des négociations et des réunions internationales entourant l'accord, pour des raisons d'intérêts et d'influence. Les conservateurs, comme Scott Pruitt, ont en revanche fait valoir que l'accord n'est pas juste pour les États-Unis et que rester en son sein constituerait une arme pour les groupes de défense de l'environnement cherchant à lutter contre les politiques environnementales de Donald Trump, qui rendent presque impossible d'honorer l'engagement pris par l'administration Obama à Paris.

Cela laisse Donald Trump avec deux choix clairs : se retirer de l'Accord de Paris ou réviser l'engagement des États-Unis à la baisse vers quelque chose de plus réaliste à la lumière des politiques nationales, tout en restant néanmoins dans l'accord. Une révision à la baisse susciterait certainement des critiques de la communauté internationale, mais sans doute pas presque autant qu'un retrait. Car l'Accord de Paris est, après tout, le premier accord mondial sur les actions en matière de changement climatique qui a réussi à unifier à la fois les pays développés et en développement derrière un cadre unique pour réduire les émissions. En outre, l'accord est flexible dans le sens où il ne prévoit pas que toute nation atteigne un niveau particulier de réduction des émissions. Plutôt, chaque nation, en vertu de l'accord, s'engage à faire le mieux possible et à participer à un processus dans lequel les nations augmenteront régulièrement leurs ambitions dans le temps.

Le but ultime de l'Accord de Paris est de maintenir le réchauffement de la planète « bien en dessous » de 2 degrés Celsius de réchauffement au-dessus des températures trouvées à l'époque préindustrielle de la fin des années 1800. Les scientifiques ont déterminé que la Terre est déjà à environ 1 degré Celsius plus chaud qu'elle n'était à ce moment-là,, et les émissions actuelles et futures semblent très susceptibles d'amener la planète au-delà de 1,5 degrés Celsius dans les prochaines décennies. Des recherches récentes ont mis en évidence qu'au-delà de 2 degrés Celsius, des menaces majeures pourraient résulter pour les systèmes terrestres, allant des récifs coralliens aux vastes étendues de glaces de la planète. Si les États-Unis partent, d'autres pays devraient alors combler la différence, les candidats les plus probants étant la Chine -le premier émetteur mondial- ou l'Inde, une nation qui devrait connaître une partie de la croissance la plus rapide des émissions dans les décennies à venir.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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