Dernière mise à jour à 09h36 le 27/06
Le vote est actuellement en cours dans les villes, les cantons et les prairies de la Mongolie, à l'heure où le pays choisit un nouveau président dans un contexte d'inquiétudes concernant la corruption et les difficultés économiques. La plupart des électeurs s'attendent à une « course à deux chevaux » entre le candidat du Parti du peuple mongol (MEP) Miyeegombo Enkhbold, l'ancien maire de la capitale Oulan-Bator et l'ancien maître des arts martiaux et magnat de l'immobilier, Khaltmaa Battulga, du Parti démocratique d'opposition du président sortant. A moins que Sainkhuu Ganbaatar, du Parti populaire révolutionnaire mongol (MPRP) puisse remporter suffisamment de votes pour mettre tout le monde d'accord en provoquant pour la première fois un second tour dans le pay.
Les trois candidats à la présidentielle ont été impliqués dans des allégations de corruption, ce qui a incité certains électeurs à déposer un bulletin de vote blanc en signe de protestation lundi. « Je voulais vraiment participer et faire quelque chose, mais je ne voulais pas voter pour l'un des trois candidats », a ainsi déclaré Khishigjargal, une traductrice de 22 ans, après avoir voté blanc dans un bureau de vote d'Oulan-Bator. « En fin de compte, si suffisamment de personnes votent blanc, il pourrait y avoir une autre élection », a-t-elle déclaré à l'agence de presse Reuters.
La Mongolie riche en ressources et sans littoral est une démocratie parlementaire et a élu un nouveau gouvernement l'année dernière. Naguère une des économies à la forte croissance d'Asie, la Mongolie a vu, ces dernières années, sa dette exploser après l'effondrement des investissements étrangers et des exportations de produits de base. Le nouveau gouvernement a obtenu un prêt de 5,5 milliards de Dollars US du Fonds monétaire international en mai après la mise en œuvre de mesures d'austérité. Les trois candidats ont promis de sortir la Mongolie de la crise financière, de rétablir son économie stagnante dans son statut de « boom » et de réexaminer ses liens avec ses voisins, y compris la Chine, qui achète 80% de ses exportations.
L'économie est la principale préoccupation de nombreux Mongols, dont Herder Osorjamiin Ereenetuvshin, âgé de 66 ans. « Les problèmes les plus importants pour moi sont la prospérité du pays, la prospérité du peuple et la pollution », a-t-il déclaré près d'un bureau de vote dans une yourte à l'extérieur d’Oulan-Bator. Certains électeurs ont souligné qu'ils n'avaient guère entendu parler de chômage et d'emploi -leurs principales préoccupations-, car les candidats ont surtout concentré leurs campagnes sur les prétendus côtés sombres de leurs adversaires. Parmi les accusations figurent un système de 25 millions de Dollars US destiné à vendre des postes du gouvernement, des gros comptes offshore et un don clandestin d'un membre d'une église sud-coréenne, ce que tous les candidats ont réfuté. « Le pire problème, c'est que les Mongols ne se font plus confiance. Mon mur Facebook est couvert d'empoignades (...) On aura besoin d'un président capable de nous unir tous », a soupiré une jeune électrice trentenaire, ne semblant cependant guère y croire.