Dernière mise à jour à 09h08 le 28/06
Le sénateur américain Bob Corker a déclaré lundi qu'il s'opposerait à toute vente d'armes à des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) tant que ces derniers ne résoudront pas le grave différend les opposant au Qatar.
"Avant que nous ne validions (...) de nouvelles ventes d'armes d'équipement militaire létal à des Etats du CCG, nous avons besoins de mieux comprendre quel est le chemin emprunté pour résoudre le différend en cours et réunifier le CCG", a estimé l'élu républicain du Tennessee qui préside la commission des Affaires étrangères du Sénat dans un courrier au secrétaire d'Etat Rex Tillerson.
M. Corker a déploré que les membres du CCG aient "choisi le conflit" plutôt que de chercher à apaiser les tensions dans la région et d'accroître leur coopération en matière de sécurité.
"Tous les pays de la région ont besoin d'en faire plus dans la lutte contre le terrorisme, mais les récents différends entre les membres du CCG ne font que causer du tort à la lutte contre (l'Etat islamique) et à l'opposition contre l'Iran", écrit-il.
Le 5 juin dernier, l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, décrétant un blocus complet, en l'accusant de soutenir le terrorisme et de saper la sécurité dans la région. D'autres pays musulmans ont suivi cette décision.
Ces quatre Etats sunnites ont par la suite adressé à Doha une liste de 13 exigences censées mettre fin à la crise.
Dans celle-ci, dévoilée vendredi dernier, ils demandent au Qatar de réduire sa présence diplomatique en Iran, la grande puissance chiite de la région, et de cesser toute coopération en matière de défense et de renseignements avec Téhéran.
La liste exige aussi l'arrêt de la construction d'une base militaire pour l'armée turque et de toute coopération militaire avec Ankara sur le sol qatari. Enfin, ils demandent l'arrêt de la chaîne de télévision Al-Jazira.
Le Qatar a dix jours pour se conformer à cette liste et devra se prêter tous les ans pendant dix ans à un examen de son respect.
Vite rejetées par Doha, ces exigences ont a été dénoncées dimanche dernier par le président turc Recep Tayyip Erdogan, jugées "contraires au droit international". "Devrions-nous demander la permission dès que nous souhaitons conclure un accord de défense avec un pays?", s'est-il interrogé, cité par l'agence Anadolu.
Le même jour, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a jugé que certaines des exigences formulées seront "très difficiles à satisfaire" pour le Qatar, même s'il existe plusieurs points permettant d'avoir un dialogue débouchant sur une résolution. Aussi a-t-il appelé tout le monde à s'asseoir ensemble pour résoudre ce différend.