Dernière mise à jour à 09h08 le 28/06
François de Rugy, le candidat désigné par le groupe majoritaire La République En Marche (LREM) pour le "perchoir", a été élu mardi après-midi président de l'Assemblée nationale par les 577 députés rassemblés pour la première fois au Palais Bourbon.
François de Rugy a récolté 353 voix sur 543 exprimées et s'est imposé dès le premier tour de scrutin à l'issue d'un vote à bulletins secrets face au député du Maine-et-Loire Jean-Charles Taugourdeau (Les Républicains, 94 voix), à l'élue d'Eure-et-Loir Laure de La Raudière (Les Constructifs: Républicains, UDI et indépendants, 34 voix), à Laurence Dumont (Parti Socialiste, 32 voix), et à Caroline Fiat (La France Insoumise, 30 voix).
Il devient à 43 ans le treizième président de l'Assemblée nationale depuis les débuts de la Ve République, et le quatrième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire.
Cet ancien écologiste, député de Loire-Atlantique, qui s'est rallié au mouvement du Président Macron, avait été choisi mardi matin comme candidat du groupe LREM à la présidence de l'Assemblée nationale, à l'issue d'un vote des 308 députés du groupe parlementaire au Palais Bourbon.
Né à Nantes (Loire-Atlantique), François de Rugy, de son nom complet, François Goullet de Rugy est issu de la noblesse. Fils d'enseignants, il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris.
Il est député depuis 2007. Il a été coprésident du groupe écologiste de 2012 à 2015, avant d'être désigné vice-président de l'Assemblée nationale en 2016.
Il s'était par ailleurs présenté à la primaire de la gauche en janvier dernier mais n'avait récolté que 3,82% des voix.
Dans son premier discours au perchoir, François de Rugy a plaidé en faveur d'une Assemblée nationale "plus efficace", "plus démocratique" et "plus moderne". "Remettons tout sur la table", a-t-il déclaré à la tribune, en évoquant notamment l'immunité parlementaire, le contrôle des notes de frais et la retraite des parlementaires ainsi qu'un renforcement des pouvoirs du déontologue de l'Assemblée.
Autant de points auxquels, dans un contexte de défiance vis à vis de la classe politique, les électeurs français sont particulièrement sensibles après une campagne présidentielle polluée par les affaires.
Le nouveau locataire du somptueux hôtel de Lassay devrait présider début juillet la séance du Congrès réuni à Versailles par Emmanuel Macron.
Il présidera le stratégique bureau de l'Assemblée nationale, qui gère le fonctionnement de l'institution. Ses vingt et un autres membres - six vice-présidents, trois questeurs, douze secrétaires - seront désignés mercredi par les députés.
Le "perchoir" comme tous les autres postes à responsabilité de La République En Marche (LREM) à l'Assemblée nationale seront remis en jeu à mi-mandat, dans deux ans et demi, a annoncé mardi le président du groupe majoritaire, Richard Ferrand.
Garant de la bonne tenue du débat parlementaire, le président de l'Assemblée nationale dispose d'un pouvoir fondamental: celui d'ouvrir, de lever ou de suspendre la séance. Il est obligatoirement consulté par le président de la République dans plusieurs cas, notamment avant la dissolution de l'Assemblée nationale ou la mise en oeuvre des "pleins pouvoirs" du président de la République en cas de crise majeure. Il peut aussi saisir le Conseil Constitutionnel, institution garante du respect de la Constitution.