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France : polémique sur la convocation du Congrès par Macron

Xinhua | 01.07.2017 09h36

La convocation du Congrès (députés et sénateurs) lundi à Versailles par le président français Emmanuel Macron fait polémique au sein de la classe politique.

La controverse porte sur l'utilité d'un discours du chef de l'Etat à la veille de la déclaration de politique générale de son Premier ministre Edouard Philippe prévue le lendemain, mais aussi sur le coût faramineux dudit Congrès, estimé à plus de 200.000 euros par la presse. D'où la décision de plusieurs parlementaires de l'opposition de boycotter la rencontre.

C'est le cas des députés de la France insoumise qui dénoncent à travers ce Congrès le pouvoir "absolu" d'Emmanuel Macron. "Puisque nous sommes convoqués pour entendre le monarque présidentiel s'exprimer (...), eh bien nous nous rebellons et ne nous soumettons pas. Nous n'irons pas" à ce Congrès, a déclaré jeudi soir en conférence de presse Jean-Luc Mélenchon.

Pour le leader de la France insoumise, il s'agit là d'un "franchissement de seuil dans la dimension pharaonique de la monarchie présidentielle". Et la France insoumise n'exclut pas d'organiser une contre-manifestation le même jour place de République.

Le Parti communiste n'y assistera pas non plus et a appelé à un rassemblement lundi à Versailles contre ce qu'il qualifie de "coup de force institutionnel". "Le Tiers Etat se donnera rendez-vous à Versailles pour protester contre le coup de force institutionnel d'Emmanuel Macron", indique-t-il dans un communiqué.

Même réaction au Parti socialiste où le président du groupe parlementaire "Nouvelle Gauche", Olivier Faure, a indiqué que la décision de M. Macron "symbolise le retour du pouvoir personnel". "Effacé le Premier ministre qui se voit condamné à jouer les répétiteurs le lendemain. Sous couvert de novation, Emmanuel Macron renoue avec la conception la plus archaïque de la Ve République", a-t-il ajouté dans son communiqué.

Le centriste Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI et membre du groupe "Constructifs", n'ira pas non plus au Congrès. "C'est inutile et ça coûte cher, ça rabaisse le gouvernement. Le président de la République n'a pas besoin de nous pour sa com", a tweeté M. Lagarde.

En se basant sur les deux derniers Congrès (2009 sous Sarkozy et 2015 sous Hollande), la presse a estimé le coût d'organisation d'un Congrès entre 200.000 et 600.000 euros. A droite, Les Républicains (LR) ont décidé d'y assister, tout en s'interrogeant sur son utilité à la veille de la déclaration de politique générale.

Pour Christian Jacob, M. Macron fera un discours mais les parlementaires ne pourront pas lui répondre directement. "On va répondre à un Premier ministre qui lui-même intervient le lendemain. Tout ça est assez invraisemblable", a-t-il dit sur CNews.

Pour son collègue député Eric Ciotti, "il n'y a plus de Premier ministre, totalement relégué dans un rôle subalterne. Le rôle du Premier ministre a été de désintégrer, de désagréger la droite. Pour le reste, il ne sert à rien", a-t-il critiqué sur RMC.

Le Front national assistera en revanche au Congrès, selon sa présidente. "Je veux écouter ce que le président a à dire", a-t-elle confié aux journalistes tout en soulignant que la déclaration de politique générale du Premier ministre "perd de son intérêt".

Selon un communiqué de l'Elysée, le président Macron a informé les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale qu'il a reçus mercredi de sa décision de convoquer le Parlement réuni en Congrès le 3 juillet "afin de présenter à la représentation nationale les grandes orientations de son mandat".

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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