Dernière mise à jour à 10h46 le 22/07
La ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, entend vouloir réformer la procédure pénale et confirme la création de 15.000 places de prison conformément aux promesses de campagne d'Emmanuel Macron, dans une interview publiée vendredi dans le quotidien Le Figaro.
"Après un mois passé dans ce ministère, je suis convaincue que les évolutions doivent être globales. Réformer l'implantation des tribunaux ne suffit pas. Des évolutions en matière de procédure devront être adoptées, notamment en termes de simplification. La question des peines est également centrale", explique-t-elle.
"Je souhaite engager une simplification de la procédure pénale (...) Un certain nombre de contraventions et de délits, comme l'usage de stupéfiants, peut faire l'objet de 'forfaitisation'", ajoute-t-elle, ce qui reviendrait à fixer une peine automatiquement en évitant de passer devant un juge, afin de "désengorger" les tribunaux français.
Nicole Belloubet confirme également que l'engagement du président Macron de créer 15.000 nouvelles places de prison sera "tenu".
"Il ne s'agit pas seulement de construire quatre murs (...) Si l'on veut une prison efficace, il faut des lieux adaptés aux personnes qui arrivent, à leur encellulement, puis à la possibilité de leur réinsertion (...) Il faut jouer sur la diversification des peines et leur aménagement. Sept cents places prévues par les plans précédents seront ouvertes prochainement", indique-t-elle.
Alors qu'un effort budgétaire de 160 millions d'euros est demandé à son ministère par Bercy, Mme Belloubet estime qu'il faut "mettre en balance de ces 160 millions d'euros avec les 8,5 milliards d'euros du budget global".
"La Justice est solidaire de l'effort budgétaire gouvernemental", assure-t-elle.
"L'effort demandé porte sur des crédits qui étaient gelés. Autrement dit, cela n'arrête pas les projets engagés", souligne le garde des Sceaux, ajoutant que les sommes nécessaires aux frais de justice ont été libérées.
Evoquant la nouvelle loi antiterroriste votée en première lecture au Sénat dans la nuit du 18 au 19 juillet, Mme Belloubet juge que ce texte "renforce de manière ciblée notre arsenal de lutte contre le terrorisme en prévoyant des critères précis et des garanties nouvelles".