THAAD : l'armée sud-coréenne annule un projet de mesure d'ondes électromagnétiques

L'armée sud-coréenne a annulé vendredi un projet de mesure des ondes électromagnétiques émises par le radar en bande X du bouclier antimissile américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) déployé dans le sud-est du pays.

Un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense, Moon Sang-kyun, a indiqué lors d'un point de presse que ce projet, initialement prévu pour ce vendredi, avait été annulé compte tenu de la colère des riverains opposés au bouclier américain et des militants pacifistes.

Il a assuré que si les habitants voulaient à l'avenir qu'on évalue malgré tout la sûreté des ondes électromagnétiques du THAAD, le ministère resterait à leur disposition.

Deux batteries d'intercepteurs mobiles THAAD, équipés du radar AN/TPY-2, ont été déployées en avril dernier sur un terrain de golf du district de Seongju, dans la province de Gyeongsang du Nord (sud-est). Une quarantaine d'habitants de la ville voisine de Gimcheon avaient alors demandé qu'on mesure le niveau des émissions d'ondes électromagnétiques, disant redouter des effets nocifs des puissantes micro-ondes du radar.

Mais les opposants ont annoncé jeudi en conférence de presse qu'ils ne souhaitaient pas que ces mesures soient menées unilatéralement, mais dans le cadre d'une évaluation environnementale plus large.

Des mesures avaient été faites sous la présidence de Park Geun-hye en juillet 2016, mais uniquement sur une batterie THAAD installée sur la base américaine de Guam dans le Pacifique. Un rapport avait alors conclu à une très faible émission d'ondes électromagnétiques.

Les opposants sud-coréens au déploiement du THAAD ont estimé que les chiffres de ce rapport étaient truqués, soulignant que les émissions d'ondes électromagnétiques du radar en bande X auraient atteint des niveaux dangereux si on l'avait vraiment fait fonctionner à plein régime.