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La Haute Cour de Londres décide que l'ex-PM britannique Tony Blair ne pourra pas être poursuivi pour l'invasion de l'Irak

Xinhua | 01.08.2017 09h53

La Haute Cour de Londres a rejeté lundi une tentative d'un ancien général irakien pour poursuivre l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair pour crime de guerre, a rapporté la presse locale.

Abdel Waheed Shannan al-Rabbat, ancien chef d'état-major de l'armée irakienne, a tenté de poursuivre en justice M. Blair et deux de ses ministres pour "crime d'agression", en référence à l'invasion de l'Irak lancée en 2003 pour renverser le président Saddam Hussein.

Ses avocats, dirigés par l'avocat britannique Michael Mansfield, ont demandé à la Haute Cour la permission de procéder à un examen judiciaire afin d'amener la Cour Suprême britannique à annuler une décision prise en 2006 par la Chambre des Lords, selon laquelle il n'existe pas de "crime d'agression" dans le droit anglais ou gallois.

Les juges, Lord Thomas de Cwmgiedd et Sir Duncan Ouseley, ont débouté la demande du général, affirmant que la procédure n'avait aucune chance d'aboutir.

"C'est au Parlement, et non aux cours de justice, de définir de nouveaux crimes. Ce principe a été appliqué en 2006 lorsque la Chambre des Lords a décidé que le crime d'agression n'existait pas en droit anglais. Dans l'affaire qui nous concerne, nous avons demandé à ce que cette décision soit maintenue, et la Cour a donné son accord", a déclaré après le verdict un porte-parole du Bureau du Procureur général à Londres.

La Cour s'est essentiellement intéressée à l'invasion de l'Irak en 2003, lorsque les troupes britanniques se sont jointes à la coalition dirigée par les Etats-Unis pour renverser Saddam Hussein, après que l'ancien président George W. Bush et Tony Blair ont accusé l'Irak de posséder des armes de destruction massive.

Ces événements ont fait l'objet d'une longue enquête conduite au Royaume-Uni par John Chilcot, qui a conclu que l'invasion de l'Irak n'était pas à l'époque une solution de "dernier recours", contrairement à ce qui avait été déclaré au public et au Parlement. Le rapport de M. Chilcot a notamment établi que M. Blair avait exagéré la menace représentée par Saddam Hussein.

Selon le journal Guardian, M. al-Rabbat a été "extrêmement déçu par le verdict de la Haute Cour de Londres, qui met un terme à ses espoirs de pouvoir poursuivre Tony Blair, Jack Straw et Peter Goldsmith".

"L'invasion et l'occupation qui s'en est suivie ont entraîné des centaines de milliers de morts, et l'exil de plus de quatre millions de personnes, dont le général al-Rabbat lui-même, qui a été contraint de demander asile dans un autre pays. L'Irak en est sorti exsangue, et dans un état d'instabilité chronique. En dépit de tout ceci, et en dépit des conclusions claires de l'enquête Chilcot, qui ont fait la lumière sur la conduite de ceux qui devraient être tenus pour responsables, la Haute Cour a confirmé qu'ils n'auraient aucun compte à rendre. Les responsables resteront impunis. Ceci n'est pas la justice", a-t-il ajouté.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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