La France et le Burkina Faso déterminés à accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel après l'attentat de Ouagadougou

Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré se sont entretenus ce lundi matin suite à l'attentat de Ouagadougou survenu la veille, s'accordant sur l'importance de la mise en place de la force du G5 Sahel, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

Les deux dirigeants "sont convenus de l'urgence de mettre en œuvre les décisions prises lors du sommet de Bamako du 2 juillet et d'accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel. Ils auront tous les deux des contacts dans les prochains jours avec les autres chefs d'État de la région pour poursuivre cette mobilisation", a fait savoir l'Élysée.

M. Macron a fait part de "sa solidarité dans cette nouvelle épreuve traversée par le Burkina Faso" et "a réitéré sa détermination à approfondir" la coopération entre les deux pays, selon la même source.

Les deux présidents ont fait le point sur les circonstances de l'attaque, l'identification des victimes et sur l'enquête visant à identifier les commanditaires.

Créé en février 2014, le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité qui réunit ses cinq États fondateurs : le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Mali et la Mauritanie. L'un des objectifs du G5 Sahel est de créer une force capable d'éradiquer les groupes terroristes qui les menacent parmi lesquels AQMI et Boko Haram.

La ministre française des Armées, Florence Parly, avait déclaré le 31 juillet dernier lors d'une visite à Niamey, que la France était convaincue "que c'est la force conjointe du G5 Sahel qui trouvera la solution aux problèmes" de terrorisme, avec le soutien de l'opération militaire française Barkhane qui mobilise près de 4 000 soldats.

Pour Alpha Condé, président guinéen et chef de l'Union africaine (UA), "les terroristes s'attaquent aux restaurants fréquentés par les étrangers, non seulement pour porter atteinte à la vie de la population, mais aussi à l'économie du pays" comme il l'a indiqué à la chaîne de télévision France 24 peu après l'attaque terroriste de Ouagadougou, qui a fait 18 morts au dernier bilan.

"Il faut qu'on accélère l'opérationalisation du G5 afin que les Africains soient en première ligne pour défendre la sécurité de leurs citoyens et des expatriés" a-t-il ajouté, demandant aux partenaires européens de l'aide pour réunir les 400 millions d'euros de fonds nécessaires pour le déploiement de la force.

Selon la chaîne de télévision TV5 Monde, l'Union européenne a déjà annoncé un financement à hauteur de 50 millions d'euros et les pays membres devraient également débloquer un apport global de 50 millions d'euros supplémentaires.