Dernière mise à jour à 14h45 le 19/08
Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies et coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien, a présenté vendredi au Conseil de sécurité ses propositions pour mettre fin à la "triple tragédie" au Yémen, dont la famine, l'épidémie de choléra et le "choléra politique".
M. O'Brien a indiqué que près de sept millions de personnes étaient menacés de famine et 16 millions étaient privées d'accès à l'eau potable ou à l'assainissement. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 500.000 cas de choléra auraient été recensés au Yémen.
Mettant en garde contre un "brouillard statistique", le coordonnateur des secours d'urgence a rappelé que ces chiffres représentaient "des visages humains et d'énormes souffrances".
"Les parties au conflit continuent d'empêcher les importations de produits de base et de médicaments, alors que le pays doit importer 90% de ces dernier", a-t-il accusé.
Le chef de l'humanitaire de l'ONU a en conséquence demandé la réouverture de l'aéroport et du port d'Hodeïda, le déploiement du personnel humanitaire dans les zones où les besoins sont les plus grands et la fin du détournement de l'aide.
M. O'Brien a ensuite présenté les résultats obtenus grâce aux efforts humanitaires: quelque 120 partenaires sont parvenus à aider 5,9 millions de personnes cette année, 222 centres de traitement du choléra et 926 points de réhydratation orales ont pu être installés pour répondre à l'épidémie de choléra.
Il a néanmoins fait observer que le plan d'aide humanitaire pour le pays n'avait recueilli à ce jour que 39 % des 2,3 milliards de dollars demandés. Les fonds doivent être fournis maintenant, a insisté le secrétaire général adjoint, qui a affirmé que les prévisions de besoins n'étaient en aucun cas "gonflées".
M. O'Brien a par ailleurs apporté son soutien à l'appel du haut-commissaire aux droits de l'homme (HCDH) en faveur de la création d'un mécanisme international indépendant d'enquête. Il a notamment exigé le retour à la table des négociations des parties au conflit.