Angela Merkel optimiste quant aux négociations sur la formation d'une coalition

Jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) s'est déclarée optimiste à l'approche des négociations de la "coalition jamaïcaine", dont beaucoup estiment qu'elles seront décisives.

Bien que de "graves divergences" subsistent entre les partis impliqués dans la coalition, Mme Merkel a affirmé à la presse qu'elle estimait qu'un accord "pouvait être atteint" entre l'Union chrétienne-démocrate (CDU), l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), le Parti libéral-démocrate (FDP) et les Verts.

La chancelière s'est engagée à "contribuer" à la réussite des négociations portant sur la formation du prochain gouvernement allemand, et a appelé les partenaires de cette coalition potentielle à "prendre leurs responsabilités" envers les électeurs.

Mme Merkel a souligné que parvenir à un terrain d'entente était "très important" pour l'Allemagne en cette époque de "grande polarisation".

"Aujourd'hui, nous devons tous essayer de comprendre nos positions respectives", afin de parvenir à un "résultat positif", a déclaré la dirigeante de la CDU. Les négociations de jeudi sont de nature "ouvertes", et devraient se prolonger jusque tard dans la nuit.

Cependant, des obstacles significatifs doivent encore être levés avant que les "partis de la Jamaïque" parviennent au dernier stade des négociations sur la coalition.

Le parti des Verts reste par exemple isolé au niveau de ses positions sur les migrants, en insistant pour que les réfugiés bénéficiant d'une protection subsidiaire conservent le droit au regroupement familial.

A l'opposé, le FDP et la CDU veulent maintenir une réglementation provisoire mise en place pendant la crise des réfugiés de 2015, et qui suspend le droit au regroupement familial des migrants ayant obtenu leur titre de séjour en Allemagne dans le cadre d'une protection subsidiaire et non d'une demande d'asile. La CSU n'a quant à elle pas encore donné de position claire à ce sujet.

Claudia Roth, vice-présidente du Bundestag et membre des Verts, a cependant déclaré que son parti lutterait "de toutes ses forces" pour obtenir satisfaction en matière de politiques migratoires.

Le Secrétaire général du FDP, Nicola Beer, a répondu à ces déclarations belliqueuses en appelant à maintenir la discussion à un niveau objectif et pragmatique.

"Je vais maintenant me mettre au travail, avec concentration et souci d'objectivité", a ajouté M. Beer avant le début des négociations.

"Si les émotions, et plus particulièrement les idéologies, sont un tant soit peu mises de côté, alors les négociations pourront aboutir", a précisé le Secrétaire général du FDP.

Les considérations financières constituent l'une des autres sources de tension qui menacent les négociations de la "coalition jamaïcaine". Les demandes budgétaires combinées de la CDU, de la CSU, du FDP et des Verts dépassent en effet largement les 35 à 45 milliards d'euros (41 à 53 milliards de dollars américains) qui devraient être à la disposition du prochain gouvernement à titre de fonds fédéraux pendant les quatre prochaines années.