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L'ancien Président du Yémen Ali Abdullah Saleh tué par les rebelles à Sanaa

le Quotidien du Peuple en ligne | 05.12.2017 09h01

L'ancien Président yéménite Ali Abdullah Saleh a été tué par les rebelles Houthi le 4 décembre alors qu'il fuyait la capitale Sanaa après des jours de combats de rue intenses entre ses forces et les insurgés. La mort de M. Saleh, assassiné par ses anciens alliés, porte un coup sévère aux espoirs de fin du conflit prolongé que connaît le pays et a fait craindre d'autres effusions de sang à Sanaa. Le Ministère de l'intérieur, contrôlé par les Houthi à Sanaa, a annoncé la mort du vétéran yéménite dans un communiqué dans des termes ne laissant aucun doute sur leur position : « Les milices de la trahison sont terminées et leur chef a été tué », a indiqué le communiqué.

CNN a également vu des images et des vidéos qui semblaient montrer le cadavre de M. Saleh, mais l'authenticité des images n'a pas pu être vérifiée par des sources séparées. M. Saleh a été tué lorsque le véhicule dans lequel il voyageait a été pris sous un feu nourri à un poste de contrôle du Sud de Sanaa tenu par les rebelles, a précisé à CNN un haut gradé Houthi, qui a ajouté que plusieurs des principaux collaborateurs de l'ancien Président ont également été tués. La maison de M. Saleh à Sanaa était assiégée par les Houthi depuis plus de 48 heures avant qu'il ne se décide à fuir pour ce qu'il pensait être un havre de sécurité, sa ville natale de Sanhan.

Le corps de M. Saleh a été ramené dans la capitale et remis à la direction de son parti, le Congrès général du peuple. Deux jours plus tôt, l'ancien Président avait annoncé qu'il rompait une alliance de trois ans avec les Houthis soutenus par l'Iran, et qu'il voulait « tourner la page » sur les relations avec la coalition menée par les Saoudiens et qui a lancé une intervention militaire contre les Houthi au Yémen en 2015. La coalition, qui a imposé un blocus paralysant sur le pays, avait salué la décision et accordé un soutien aérien aux forces de M. Saleh dans les batailles féroces qui ont eu lieu par la suite.

Certains craignent à présent que la mort de M. Saleh attise ce qui est devenu une guerre par procuration au Yémen entre l'Arabie saoudite et l'Iran. De leur côté, les Nations Unies ont appelé toutes les factions « à venir d'urgence à la table des négociations et à s'engager dans le processus de paix ». « Nous réaffirmons notre position selon laquelle la solution politique est la seule issue à un conflit prolongé au Yémen », a déclaré dans un communiqué l'envoyé spécial pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed. Dans un autre communiqué publié le 4 décembre, le coordinateur humanitaire à Sanaa, Jamie McGoldrick, de l'ONU a pour sa part demandé une « pause humanitaire » dans les combats à partir du 5 décembre à dix heures, soit16 heures heure locale, soulignant que la trêve est nécessaire « pour permettre aux civils de quitter leur foyer, demander assistance et protection et faciliter la circulation des travailleurs humanitaires pour assurer la continuité des programmes vitaux » et s'assurer que les blessés ont accès aux soins médicaux.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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