Le président philippin demandera au Congrès de prolonger la loi martiale dans le sud du pays

Le président philippin Rodrigo Duterte demandera au Congrès de prolonger d'un an la loi martiale sur l'île de Mindanao, dans le sud des Philippines, a déclaré dimanche l'un de ses alliés à la Chambre des représentants, Rodolfo Farinas.

Le député, également chef de la majorité à la Chambre des représentants, a déclaré que la présidence devrait envoyer lundi une lettre à la Chambre et au Sénat pour informer officiellement le Congrès de la demande de prolongation de la loi martiale à Mindanao.

M. Farinas a indiqué que les dirigeants de la Chambre se pencheraient sur la question et en discuteraient avec leurs homologues du Sénat.

Les Forces armées des Philippines (FAP) avaient recommandé à M. Duterte de prologer la loi martiale à Mindanao, a annoncé jeudi un responsable militaire.

M. Duterte a imposé une loi martiale de 60 jours dans le sud du pays en mai dernier, lorsque des extrémistes islamistes ont assiégé la ville de Marawi, déclenchant une guerre de cinq mois entre les forces de sécurité gouvernementales et les combattants de l'Etat islamique (EI).

Les deux camps se sont livré des combats féroces, l'armée philippine tentant de reprendre la ville des mains des militants. M. Duterte avait demandé au Congrès en juillet d'étendre la loi martiale jusqu'au 31 décembre de cette année pour avoir plus de temps pour écraser les insurgés islamistes et détruire leur réseau terroriste, qui projette d'établir un califat dans le sud des Philippines. Les députés avaient massivement soutenu cette mesure.

Le gouvernement a finalement repris le contrôle de la ville en octobre. Plus de 1.100 personnes ont été tuées dans les combats, qui ont transformé la ville en un champ de ruines.

La Constitution de 1987 autorise le président philippin à déclarer la loi martiale pour une durée maximale de 60 jours. Toute prolongation nécessite l'approbation du Congrès.