Dernière mise à jour à 09h31 le 26/09
Le Président philippin, Rodrigo Duterte, a déclaré qu'il tuerait son fils si les allégations de trafic de drogue portées contre celui-ci étaient vraies et que le policier qui l'exécuterait serait protégé contre les poursuites. Paolo Duterte, 42 ans, a comparu ce mois-ci avant une commission d'enquête du Sénat pour dénier les accusations faites par un législateur de l'opposition affirmant qu'il était membre d'une triade chinoise qui aurait participé à la contrebande d'un énorme chargement de méthamphétamine en provenance de Chine.
Il a ainsi réitéré sa déclaration de la campagne électorale de l'année dernière selon laquelle aucun de ses enfants n'était impliqué dans le trafic de drogue, mais qu'ils seraient confrontés à la peine la plus sévère si c'était le cas. « J'ai déjà dit que mon ordre était "Si j'ai des enfants qui sont drogués, tuez-les afin que les gens ne puissent rien dire" », a rappelé M. Duterte lors d'un discours prononcé il y a quelques jours devant les employés du gouvernement au palais présidentiel de Manille.
« Donc, j'ai dit à Pulong [le pseudonyme de Paolo] : "Mon ordre est de te tuer si tu es pris. Et je protégerai le policier qui te tuera, si c'est vrai" », a-t-il averti. Rodrigo Duterte, 72 ans, a remporté les élections présidentielles sur une plate-forme brutale de respect de la loi et de l'ordre dans laquelle il a promis une campagne sans précédent pour éradiquer les drogues illégales dans la société en tuant jusqu'à 100 000 trafiquants et toxicomanes.
Depuis qu'il a pris ses fonctions au milieu de l'année dernière, les policiers ont signalé avoir tué plus de 3 800 personnes dans des opérations antidrogue, tandis que d'autres personnes ont été tuées dans des circonstances inexpliquées, provoquant de fortes manifestations d'opposition, mais aussi de soutien. En tant que président, M. Duterte a dit qu'il serait « content d'abattre » 3 millions de toxicomanes et a décrit les enfants tués dans la guerre contre la drogue comme des « dommages collatéraux », tout en rappelant qu'il n'a jamais demandé aux policiers de faire quelque chose d'illégal et qu'ils ne peuvent tuer qu'en cas de légitime défense.