Dernière mise à jour à 09h31 le 26/09
Plusieurs axes routiers et dépôts pétroliers sont bloqués dans plusieurs villes de France depuis la nuit du dimanche 24 septembre par des transporteurs routiers qui protestent ainsi contre la réforme du Code du travail, selon plusieurs médias français.
Les grévistes, qui ont mis en place des "opérations escargots" (visant à ralentir le trafic routier) et des barrages filtrants notamment à Nantes (Loire-Atlantique), La Rochelle (Charente-Maritime), au Havre (Seine-Maritime), Bordeaux (Gironde), Marseille (Bouches-du-Rhône) ou encore à Lyon (Rhône) ; répondent à l'appel lancé par deux syndicats français, CGT Transports et Force ouvrière.
Des files d'attente dans certaines stations-service ont été constatées par plusieurs médias locaux. Selon la chaîne française d'information Franceinfo, les premiers barrages filtrants ont débuté ce lundi avant l'aube dans le Nord, sur l'autoroute A22, près de la frontière franco-belge : "Les routiers stoppent les camions, mais laissent passer les voitures et les transports en commun", rapporte la chaîne.
Selon le quotidien français Le Figaro, environ 80 stations-service seraient en pénurie en milieu de matinée, dont 32 en rupture totale de carburant, et la région Île-de-France est la plus touchée ainsi que l'Ouest, où certaines stations-service sont en pénurie.
Les grévistes du secteur routier contestent un affaiblissement de la protection des routiers, une diminution de leurs salaires et le plafonnement des indemnités prud'homales causés par la réforme du Code du travail validée le 22 septembre dernier.
Les routiers protestent également contre le travail détaché au sein de l'Union européenne, que la Commission européenne souhaite actuellement réviser suite à sa création il y a 20 ans. Le principe du détachement permet à une entreprise de l'Union européenne d'envoyer en mission ses salariés dans d'autres pays, tout en payant leurs cotisations sociales dans le pays d'origine. Le chef de l'Etat français s'est déjà positionné en faveur d'un "durcissement" des conditions de détachements, dont un raccourcissement de la durée de 24 à 12 mois maximum sur deux ans.
Autre point d'inquiétude pour les grévistes, le financement de leur congé de fin d'activité, leur permettant de prendre leur retraite cinq ans plus tôt que l'âge légal. La ministre française des Transports, Elisabeth Borne, a confirmé son maintien et la participation de l'Etat français à son financement vendredi dernier. Les syndicats ont indiqué que le mouvement de grève était reconductible.