L'Iran accuse des puissances étrangères d'être à l'origine des manifestations antigouvernementales

Le Guide suprême de la Révolution islamique d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde mardi contre ce qu'il a décrit comme des "efforts ennemis" visant à nuire à la République islamique, notamment en attisant des troubles dans le pays.

L'ennemi a toujours cherché une opportunité de s'infiltrer en Iran et de nuire à la nation iranienne, a déclaré M. Khamenei, s'exprimant pour la première fois sur les troubles qui ont éclaté jeudi dans plusieurs villes iraniennes.

"Les ennemis de l'Iran se sont alliés les uns aux autres, et utilisent tous les outils à leur disposition - financements, armes, pressions politiques et agences de sécurité - dans le but de causer du tort au régime islamique", a-t-il affirmé selon l'agence de presse Tasnim.

Des rapports non officiels indiquent qu'au moins 20 personnes, dont des civils et des policiers, auraient été tuées, et des dizaines d'autres blessées dans les manifestations. Celles-ci, dirigées contre la politique économique et sociale du gouvernement, se poursuivent depuis plusieurs jours dans les principales villes d'Iran.

Selon des responsables de la sécurité, un grand nombre de manifestations auraient également été arrêtés.

Ali Shamkhani, secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale, a déclaré que certains pays menaient une "guerre indirecte" contre la République islamique en s'appuyant sur internet et les réseaux sociaux.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Arabie saoudite sont responsables des récentes émeutes en Iran, a-t-il indiqué.

Cette ingérence des puissances étrangères dans les médias sociaux iraniens vise selon lui à faire obstacle aux progrès de l'Iran dans divers domaines.

"Ce qui se produit en ce moment en Iran sera terminé dans quelques jours. Il n'y a aucune raison de s'inquiéter", a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt dans la journée, la justice iranienne a mis en garde les manifestants prenant part à des émeutes violentes contre les conséquences que pourrait avoir leur conduite.

Les émeutiers arrêtés après que le ministère de l'Intérieur a interdit les rassemblements devront notamment faire face à des châtiments plus sévères, dans la mesure où ils sont sciemment descendus dans la rue pour recourir à la violence en dépit de cette interdiction, a déclaré Mousa Qazanfarabadi, président du Tribunal révolutionnaire de Téhéran.

Les individus interpelés à Téhéran et dans d'autres villes pour avoir organisé ces émeutes et être entrés en contact avec des services d'espionnage étrangers seront bientôt jugés, a-t-il précisé.

Lundi, l'ayatollah Sadeq Amoli Larijani, chef de la justice iranienne, a également demandé aux procureurs du pays de prendre des mesures énergiques contre les émeutiers ayant saccagé des propriétés publiques au cours des récentes manifestations.