Dernière mise à jour à 08h49 le 03/01
Au moins huit personnes ont trouvé la mort en Iran alors que le mouvement de protestation ébranlant les villes principales du pays ces derniers jours ne semble pas montrer de signe d'apaisement, selon les médias locaux.
Au moins sept civils et un policier ont été tués dans les manifestations, parfois violentes, contre les politiques économiques du gouvernement, en particulier les hausses de prix qui s'annoncent.
Trois victimes ont ainsi été enregistrées à Tuiserkan, a indiqué la télévision officielle IRINN TV, citant Saïd Chahrokhi, gouverneur adjoint de la province de Hamedan (ouest).
Un policier a été tué et trois autres ont été blessés par les émeutiers dans la ville de Najafabad, dans la province d'Ispahan (centre), a indiqué l'agence de presse Tasnim. Enfin, à Doroud (ouest), quatre personnes ont été tuées lors des émeutes, a confirmé le maire Mashallah Nemati.
Des édifices gouvernementaux, des agences bancaires et des lieux de culte ont été endommagés ou incendiés dans les violences de ces derniers jours, selon M. Nemati.
Les protestations ont éclaté jeudi et vendredi dernier dans les villes principales iraniennes, les manifestants dénonçant la décision du gouvernement d'augmenter le prix des produits de base, notamment le carburant et le pain.
A Téhéran, la capitale, comme dans les villes saintes de Machad, Ispahan et Qom, des personnes sont descendues dans la rue pour protester contre la politique économique du gouvernement du président Hassan Rohani.
Les responsables provinciaux ont indiqué que les manifestations étaient illégales, appelant à l'intervention de la police.
A Kermanshah, chef-lieu de la province éponyme dans l'ouest du pays, des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers. Selon des vidéos diffusées sur des réseaux sociaux, les forces de l'ordre ont recouru au gaz lacrymogène et au canon à eau pour disperser les manifestants.
Les autorités iraniennes ont bloqué Telegram, l'application de messagerie utilisée par les manifestants pour coordonner et organiser leurs activités. En parallèle, la vitesse de la connexion à Internet a été considérablement réduite et les sites web ayant leurs serveurs à l'étranger sont quasiment inaccessibles.
Dimanche, le président Rohani a critiqué son homologue américain Donald Trump pour avoir exprimé sa sympathie envers les manifestants iraniens.
Par ailleurs, la plupart des responsables iraniens ont accusé des agences de renseignement étrangères d'être les instigatrices de ces manifestations.
L'inflation et le chômage sont les principaux défis sur la route des réformes économiques menées par le président Rohani. Selon le Centre iranien des statistiques, le taux de chômage est de 12,4%.
La semaine dernière, l'ayatollah Ali Khamenei, Guide spirituel de la Révolution islamique, a appelé le gouvernement à résoudre sérieusement les problèmes économiques du pays.
Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a indiqué lundi que Moscou espérait que ce mouvement de protestation dans le pays ne dégénère pas en de violences graves. Il a également souligné que toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l'Iran serait inacceptable.